30 juin 2006

Super héros déchus chez Thaddeus Robac. Mystérieuse disparition d'Elizabeth Quain.Le parfum de la Dame en noir. Chambarra chez Lagardère







Virée désabusée à la galerie Thaddeus Robac. Avec un nom comme ça, Thaddeus doit être un fils naturel de Robur le conquérant. Ce que j’aime bien chez les galeristes, c’est qu’ils éprouvent un plaisir sadique à avoir des bureaux en sous sol, sans fenêtres. Ça laisse planer le mystère...Un côté docteur Mabuse qui permet quelques entorses à la morale bourgeoise. On n’entend pas les râles de plaisir (de douleur ?) dans les profondeurs chthoniennes... Mais cette tradition souterraine remonte à la grande époque ou les galeristes prenaient des poses de super héros... symbolistes, cubistes, futuristes, sociétés secrètes et tout le tintouin. L’organisation la plus connue était « le bureau de l’invisible » fondée par Spencer Kerrick qui aidait les plus démunis en utilisant des moyens illégaux. Ces artistes actionnistes étaient situés au 28 Crawford Street à Londres, à quelques encablures de Baker Street. Certains doutent de l’existence du « bureau de l’invisible », laissons les se fourvoyer... Ainsi, à la galerie Thaddeus Robac la journaliste Elizabeth Quain, à bel et bien disparue dans les profondeurs de la galerie et personne ne la vu (re)sortir. Les minikiches en faction devant un énorme « Romance » peuvent en témoigner. Une photo prise à la volée par un hypnotiste Monténégrin de mes amis qui à bien voulu me la faire parvenir, atteste de la présence de la « femme la plus intelligente de France » dans la galerie (sic) et sa mystérieuse disparition !






La faune, à mon avis était un ramassis de super héros déchus. J’ai ainsi vu le capitaine Nemo, un vieillard précieux en veste indienne en soie blanche gansée d’or, accompagné de son guerrier Naïr en chaussure blanches de cuir tressé. Nemo passe devant moi et murmure en anglais entre ses dents « I am the law, and I am the judge! I am the oppressed, and there is the oppressor! Through him I have lost all that I loved, cherished, and venerated--country, wife, children, father and mother. I saw all perish! All I hate is there! Say no more!"». Mince, le capitaine Nemo connait le secret de « stop talking »... Je ne suis pas trop rassuré... C’est à ce moment qu’un indéterminé black musculeux en robe orange légère se met à parler d’une voix de stentor. Je sursaute. Je reconnaîs sans hésiter Sunda Kustagir , le fondateur the Seven Days organization . J’étais persuadé qu’il avait été décapité dans une rue de New York en 1985 ! Un travesti scandinave déguisé en Marie France Garaud passe devant moi avec une vieille princesse à la traîne.

C’est Asbjørn Krag, l’un des plus brillants détectives danois undercover à Paris. Mais, c’est affreux ou suis je ? Une transfuge du Musée Branly me fait remarquer qu’une bande de papier métallique court le long des murs. De l’art extra-terrestre me dit –elle. Je trouve vraiment ça moche dans le style art moderne syrien, mais celui là est de Sirius. Face Hunter photographie un révolutionnaire ukrainien exilé dans un angle, et qui arbore fièrement sa veste orange. Je remarque le mystérieux sac en plastique rouge que Face Hunter à posé sur le sol. S’agit-il d’un message ? Que penser de ce disque de captain Beefheart and the magic band, accroché au mur ? Un spadassin des Germain Pire passe sous un énorme « underground » en lettre métalliques comme s’il était poursuivit par des tueurs à gages. Nyarlathotep, le seigneur des mouches s’en prend au serveur et son plateau de verres de vin qui n’a pas le temps de faire trois pas qu’il est assaillit par les fanatiques assoiffés du Grand Ancien. Me voila enfin dans les rues de Paname devancé par mon ombre encore terrorisée par les mystères du bureau de l’invisible.

Paris à des allures d’ancien régime avec son coucher de soleil noir. Je croise les fantômes de poètes maudit dans une petite rue couverte près de la seine.







J’entends la musique. Une chanteuse des rues. Je respire le parfum mélodique de « la Dame en noir ». Un air de Piaf pas loin de l’endroit ou le célèbre Chanteur de cabaret Gaudeamus a laissé ses arpèges dans la pierre. Je ne saurai décrire la "Dame en noir" aussi bien que Léon Bloy en 1897 : " Ses magnifiques cheveux du noir le plus éclatant, ses vastes yeux de gitane captive, "d'où semblaient couler les ténèbres", mais où flottait l'escadre vaincue des Résignations, la pâleur douloureuse de son visage enfantin dont les lignes, modifiées par de très savantes angoisses étaient devenues presques sévères, enfin la souplesse voluptueuse de ses attitudes et de sa démarche lui avaient valu la réputation de posseder ce que les bourgois de Paris appellent entre eux une tournure espagnole." ( in "La Femme Pauvre")















Saut de puce au dessus des pintes de blondes en toisant le Panthéon au raz des pâquerettes. Même les nains ont commencé petits. Ils sont tous là : Olivier la Jeunesse « dit la Vieille », El Tebib, Riri le vélocipédiste, Joss von Dutch, et Fred Grognon.

Je file à l’anglaise pour gatecrasher les arts martiaux. C’est nouveau, c’est dangereux mais qu’est-ce que c’est bien. Me voilà pied nu dans un dojo appartenant à Lagardère. Démonstration didactique d’Aikido, Judo, Jiu jitsu, Kendo, Iaido, Karaté. Et enfin, ACTION. Le Maître Jacques Fonfrède va nous initier au Chambarra. C’est quoi ? Un nouvel art martial japonais dans lequel on se bat avec des casques et des épées en mousse. Et me voici ferraillant (moussant ?) comme un chevalier. Je m’affronte avec le Karatéka qui arbore une jolie ceinture noire. C’est un combat titanesque qui fait trembler les murs. J’ai la même devise que Lord Greystoke « je suis encore vivant ». Je taille et je frappe d’estoc. Je prends la garde de fer, j’attaque en langue de feu, je contre-attaque en boca de lobo. je lui balance la technique de Pietro Monte, plus quelques coups de putes de pirates. Il me demande après lutte quel genre d’art martial je pratique : Oh ! un mélange d’escrime médiévale, de Gluon Self Defense, et de SDH commando système... Il ne m’a plus adressé la parole... Après on à bu et mangé dans le dojo avant d’assister à de la caligraphie japonaise. Le sabre et la plume.

I love Paris...







Qu’est-ce qu’on doit s’emmerder ailleurs...

26 juin 2006

"Je suis la mode" : Chasse au grand fauve à la BANK


















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Je débouche à Château d’eau au milieu des perruquiers
blacks et des « salons de thé » à l’exotisme digne de la gare de Tirana. Je trouve enfin la rue Martel en enfilade du côté d’une ancienne planque de Jacques Mesrine. L’agence de pub Cospirit & Media Track est sise dans un bâtiment industriel XIXe siècle de type patio intérieur avec grande verrière. Pochetronik est déjà dans la place et me conduit illico devant une photo du photographe Julien Taylor. Nous nous précipitons sur l’hôtesse.

-Madame, Julien Taylor est-il ici ?

-Vous pourrez le trouver à la porte messieurs

Mince, c’était le portier, nous étions passé devant lui tout à l’heure. Nous trouvons enfin notre photographe.

-Vous êtes Julien Taylor?

-C’est moi !

Ah monsieur... Désignant alors Pochetronik qui arbore son meilleur profil, je lui dis :

-Pochetronik est sur votre photo ! »

-Non ?

- Si !

-Ah c’est trop fort, montrez moi ça !

Nous conduisons l’artiste devant son oeuvre.

- Là, le grand, tout à droite. C’est lui ! ».

Le photographe se tourne vers ce profil aquilin reconnaissable entre mille...

-Ah oui, vous avez raison, c’est lui ! »

-A côté, c’est ma copine... précise le modèle vivant.

Andy Warhol peut se retourner dans sa tombe sept fois de suite, son petit quart d’heure américain sent le passéisme à plein nez. L’homo sapiens est entré dans l’ère simultanéiste, et à force d’être partout, il est finalement partout. On vogue en pleine tautologie. Ce photographe néo futuriste nyctalope, dans la grande lignée de E.J. Marey à réussit le tour de force de photographier l’impossible : une dérive noctambule de chien de guerre à l’ouverture du Grand Palais. Nous sommes certainement les seuls critiques à pouvoir mettre en avant cette synchronicité. Ce soir, nous sommes à l’avant-garde, et bien décidés à le rester, cette nuit en tout cas... Je continue à pied vers la place Clichy en remontant la rue d’Abbeville, toujours horrifié devant les monstrueuses cariatides femmes catcheuses d’un immeuble à fantasmes bourgeois. Moawane Team et Poliakov font déjà le pied de grue sur le trottoir. C’est vernissage fringue... Je feuillette un petit magazine hype avec un article sur Alester Crowley. J’ai comme un pressentiment que le mage noir de Cefallu ne va pas nous lâcher ce soir... Je découvre aussi que le capitalisme s’adapte aux Open Bar avec rapidité. Après la mini Heineken, voici la petite boule de whisky. Ça ressemble à un oeil de mouton. Chacun sa dose. Les capitalistes deviendraient-ils des dealers de mini doses comme le pressentait Chuck Palaniuk ? On the road. On glisse vers l’Opéra en devisant sur Eisenstein. Ça nous change du ciné américain et ses brochures touristiques Da Vinci et Marie Antoinette...

Nous voici enfin au Squat quatre étoiles BANK, à côté de l’hôtel Hyatt, à deux pas de la prestigieuse place Vendôme. Le festival de mode jeunes créateurs sent la hype et le Chanel N° 5, mais il y aussi une belle odeur de souffre derrière tout ça. On se balade en touristes dans les étages. C’est beau comme le palais Danieli de Venise. On croise du beau monde, des couples bobos, quelques faisceaux de hypeuses devant l’ascenseur, une fée rouge aux ballons avec un zébulon sapé métropolitain qui surgit dans mon objectif, une bimbo en portes jarretelles coincée en mode pause. Soudain je tombe nez à dos sur Face Hunter, j’ai enfin ma cible émergeante. J’étudie ma proie. Celle ci à un contrôle total de son image. Born to be hype. J’attends le moment propice, le relâchement, l’espace indéterminé entre deux mouvements. Chasseur blanc, coeur noir. Selon les théories de Meyerhold présentées par Eisenstein, la loi du mouvement est soumise à un découpage très précis d’attitudes, d’arabesques et de raccourcis. Une attitude est une position qui se suffit à elle même, sans finalité, c’est la spécialisation de la hype fashion ; l’arabesque est une position qui initie un mouvement. Les comédiens acteurs et politiciens sont souvent dans le mode de l’arabesque qui est aussi « simulacre ». Quand au raccourci, c’est un mouvement intermédiaire entre deux positions. C’est l'espace de la mutation des formes et de l’expressivité totale. Ainsi Noureïev n’était il pas un danseur étoiles pour ses attitudes et ses arabesques, mais pour ses raccourcis... C’est là le domaine de l’art, c’est aussi dans le raccourci que l’homme dévoile son vrai visage... Ce soir j’ai décidé de traquer Face hunter. C’est la chasse au grand fauve. J’utilise mon Olympus µ700 comme un sabre laser. Une arme gibsonienne à base d’information et de contrôle neuromusculaire. Un appareil photo numérique en configuration nanochevik est très proche du combat au couteau. J’utilise à ce titre les méthodes d’attaque à la navaja de l’école sévillane : a viaje, a mojada, a desjarretazzo, a floretazo. J’ai en outre adapté des techniques philippines du Kalis Illustrisimo, en attaquant de manière angulaire. Chasser la hype nécessite un véritable entraînement physique et un conditionnement mental adapté. Face hunter va défiler avec d’autres mannequins, il sera donc à la fois exposé mais aussi protégé par les autres intervenants. Comme il s’agit d’un happening, il va falloir que je me focalise sur les moments forts de l’expérience. Comme je m’y attendais le défilé ne tarde pas à dégénérer lorsqu’un mannequin armé d’un couteau à cran d’arrêt commence à découper la robe d’une fille vidéaste.


L’arme blanche scintille. Je suis dans mon univers. J’accompagne le mouvement. J’étudie le style. Nous sommes rapidement dans l’orgiaque. A côté de moi, deux esthètes, figés dans un orgueil hiératique, savourent intérieurement le réveil de la Kundalini. Les vêtements volent et s’arrachent, les corps et les esprits vacillent. Une chanteuse islandaise aux formes généreuses lance ses arpèges hyperboréens. Face Hunter ressemble toujours à un joli garçon un peu stone. Je ne me laisse pas abuser par le camouflage. Tout autour de lui, les jambes s’écartent comme lors d’une cérémonie orchestrée par des bacchantes lubriques. Les femmes dénudées prennent des attitudes lascives ou survoltées, sont prises de soubresauts démoniques, les reins propulsés par des saltos délirants. Je ne pense pas que Face Hunter puisse résister longtemps au déferlement d’énergie. Il s’approche. Son visage se déforme. Un cas de possession ? Je fixe un poltergeist , mais je n’ai pas encore mon coup de grâce. Je suis à distance. Je n’ai qu’une chance sur un million mais je suis prêt. Ne pas penser : être. Ça y est Face Hunter est dans mon cercle de mort. Le sentiment du fer. Je porte mon estocade. Consolamentum. Je capture le visage de Face Hunter... C’est celui d’Yvan le Terrible ». Merci Eisenstein.


















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Je suis bientôt chez les aristopunks du BbQ electro ; Tout Autour de moi, par delà les apparences, un monde étrange évolue, un monde de créatures mi anges midémons. Moawane, Poliakov, Franck Knigth, le (Kh)orsaire noir. Final cut. Retour à Cayenne. Je suis un Papillon...Libre ?


21 juin 2006

Soirée Philip K. Dick à l’OPA et précisions sur Guido Keller


Soirée Philip K. Dick à l’OPA, ça manquait un peu de buvard pour éponger la bière et les fulgurances monotones du Maître du Haut Château.

Malade comme un chien de toute façon, je traîne ma carcasse et un regard morne sous l’oeil de Big Brother. Poliakov Pochetronik, commissaire du peuple, arrive pour un contrôle sound system. Il arbore comme badge un jeton de casino du plus bel effet capitaliste. Certainement plus Amon Tobin que Taxe Tobin. Il s’acharne sur une pinte comme un luddite sur un tracteur. Nous regardons alors, éberlués, un court métrage dans le plus pur style « humour finlandais ». Un cosmonaute monte dans son engin Vostok 1, un vieux taco soviétique monté sur tréteaux et sensé l’emmener sur la planète rouge. En guise de propulseur : un feu de Bengale sous le capot. Le type se sauve avant que la voiture n’explose. Petit budget...Elle n’explose pas.

Poliakov me demande si Guido Keller à vraiment existé ? Affirmatif Poliakov, le sadhu à l’aéroplane est un VRAI personnage historique ! J’en profite pour lui raconter une anecdote, mais comme je n’aime pas me répéter à un jour d’intervalle en voici une autre. Le jeune baron Guido Keller von Kellerer, italien d’origine helvétique, passe son brevet de pilote fin 1914. Il fonde aussitôt la mystérieuse « Société des amis du poil » avec les membres de sa patrouille, dont le rite principal consiste à se couper les cheveux en altitude et à les répandre du haut du ciel. Il faut dire que les pilotes de la première guerre mondiale consommaient de grandes quantités de cocaïne, ce qui leur donnait des idées assez excentriques...

Je cite le post report de Guido Keller sur le bombardement du parlement, paru dans son journal Yoga.(1920)

« Hier vers midi, on a vu voler à basse altitude dans le ciel de Rome un aéroplane, qui traversa le ciel au-dessus de la piazza Montecitorio et qui laissa tomber un paquet (...) La cible était évidemment la place, mais le paquet alla finir sur le toît de l’Hôtel Milan. A ce moment là étaient réunis près du portail de Montecitorio différents députés et journalistes, qui donnèrent l’alarme. On crut tout d’abord à une bombe, mais puisque, au moment du heurt sur le sol, on n’entendit qu’un bruit sourd et aucune explosion ne se produisit, on pensa que ce devait être autre chose. (...) De fait, un membre du personnel de l’hôtel étant monté sur le toit et s’étant approché avec précaution du paquet tombé du ciel, ne tarda pas à s’apercevoir qu’il ne s’agissait pas d’une bombe, mais d’un objet que l’on place habituellement dans les tables de nuit, un peu plus grand que d’ordinaire, en fer émaillé, avec un ruban rouge noué au manche. A l’intérieur, fermé par des rubans, il y avait une botte de carottes jaunes et une botte de navets. Au ruban rouge était attaché un bout de papier replié avec cette adresse : « Au parlement italien, en mains propres » et à l’intérieur du pli il était écrit « Guido Keller, aile action dans la splendeur, donne au parlement et au gouvernement qui se maintiennent depuis longtemps par le mensonge et par la peur, la tangibilité allégorique de leur valeur. Rome, 14 e jour du troisième mois de la régence »

L’intérêt porté à Guido Keller, me conduit naturellement à envisager un texte sur ce personnage que les lecteurs de ce nanochevik seront les premiers à découvrir... Après mes portraits de Cravan, José Rizal, Christian Priber, Augustin Le Prince, et du Capitaine Brunet ( les 3 derniers dans la « revue Supérieur Inconnu »), je pense sérieusement à réunir ces textes à l’intérieur d’un même ouvrage comme me l’a conseillé Sarane Alexandrian. Avis aux éditeurs. Mais tout ceci n'a pas vraiment d'importance...

En attendant, au travail !

20 juin 2006

Feu de la Saint Jean et la fête révolutionnaire de Guido Keller


Rien de tel parfois qu'une plongée dans la culture ancestrale picarde avec les feux de la Saint Jean. On ne brûle plus de sorcières, mais les merguez sont à l'honneur.
Mode d'emploi : faire 7 fois le tour du feu en criant ( dans le sens des aiguilles d'une montre). Histoire de vous faire remarquer entre deux petits canons de rouge.




J'en profite pour parler des membres de la Yoga, " réunion d'esprits libres" en 1920, qui inventèrent le concept de la "révolution par la fête". La Yoga avait été créée par Guido Keller (1892-1929), un as de l'aviation italienne, qui avait un service à thé dans son avion et qui se promenait avec un aigle. Dédaignant les vêtements bourgeois, il était parfois nu ou en pyjama. Sa maison était une grotte creusée dans un arbre. Le 14 novembre 1920 il bombarde le parlement italien avec un pot de chambre... Quelques années plus tard, fait prisonnier par une tribu africaine, il deviendra leur chef...




extrait :

Fracasser tous les autels et tous les piédestaux(...)
Détruire-Créer avec joie et danser
et s'enivrer
Dans les fêtes de tous les saints
NOUS NE VOULONS PAS DES MYSTICISMES
VIVRE ------VIVRE
Mordre la vie avec des dents très blanches
LA DEVORER
Rendre tout possible dans une atmosphère de génie-folie incandescente (...) Voila ce que nous les JEUNES vous crions dans la danse forcenée de Saint Guy. Car nous croyons plus à un homme ivre qui danse en tourbillonnant sur ses jambes chancelantes et puis tombe soudainement au millieu de la place qu'à cent sages qui délibèrent dans leurs fauteuils !"


16 juin 2006

Paris Expressionniste : Temps et Révolution























Mon Paris expressionniste (photos nanochevik).
Voici mon Défenseur des Temps Nouveaux et le Dragon du Vieux Monde avec le Soleil d'or et le Monolithe Noir...






13 juin 2006

20 ans de Etnies : De la fête comme expérience intérieure

Garden party on the rocks pour les 20 ans de la marque Etnies. Il est 20H30, Les colonnes mussoliniennes du palais de Tokyo, s’ouvrent comme une corolle de pierre. Temple de l’artifice et du peplum. On nous conduit, jeroom et moi même, sous escorte vestale au carré VIP. On prend des postures de cube en entrant dans le carré. Ça nous donne une prestance 3D au milieu des trapézoïdes, hexagones et autres triangles équilatéraux de sexe féminin. Nous évoluons comme des personnages de Chirico dans un palais cyclopéen. On musarde, on flâne, on bourlingue d’une colonne à l’autre, on s’arrête sur les hautes falaises du monde. Au loin, la Seine, ridicule ruisseaux avec des bateaux mouches qui ressemblent à des jouets. On hausse les épaules en voyant courir des lutins sur le pont. On est tranquille, enfin presque, lorsqu’un fâcheux dont le caleçon blanc sale remonte jusqu’au nombril, vient perturber notre quiétude nietzschéenne. Appelons le Trickster. L’énergumène la cinquantaine rapée, clope au bec, se présente comme un ancien de la mode devenu minable, un cinéphile citant Eisenstein et un raciste à la Arthur de Gobineau. C’est une personnalité qu’on apprécie 15 seconde pour son hors propos et son excentricité revendiquée. Nous détournons notre regard de la splendeur misérable de l’Homme. Ce soir, l’ancienne alliance est dissoute et le règne de l’homme naturel n’aura jamais lieu. Ici, au coeur du vortex dans le palais de Tok, nous pouvons ressentir une immense et totale solitude. Il est temps de remplacer la nature par l’artifice de nos imaginations. Il est temps de repousser la réalité au delà des barrières convenues. Edouard Bosc de Vez, dans son » Traité théorique et pratique du haschich »(1904), parlait de ces « (...)états de nervosisme jusque-là inconnus, tout à fait surnaturels, hyperphysiques ». C’est de cela qu’il s’agit : Antinomie et complémentarité... Etre moderne et Ancien à la fois. Etre et ne pas être.. « Etre moderne c’est avoir tout le passé présent à l’esprit » affirmait le Sâr Joséphin Peladan (R+C). Puis soudain, l’écume des choses reprend le dessus, après la vague héroïque. Ce soir, c’est de chaussures qu’il s’agit. Ethnies... Pourquoi pas ? Il suffit d’imaginer la mono sandale de Jason... c’est elle qui nous conduit à Epaminondas et au Polemos. Le mot fût prononcé par Vladimir. Polemos. Nous sommes en guerre. Orages d’aciers. Antagôn. L’attente au coeur de la fête. « Oui, il arrive qu’on ne puisse résister à ce qui est dans l’air. On le sent bien quand on n’est qu’une cellule dans le corps d’une armée. Enthousiasme, épouvante et folie sanguinaire vous tombent dessus sans qu’on puisse s’en défendre. » ( De la guerre comme expérience intérieure, Ernst Jünger, 1922). Hassen, entre Taxi Driver et Ninjisky, exécute une danse chamanique en sautant au dessus d’un amoncellement de sacs Christian Dior. Milan habillé en golfeur anarchiste réalise un 18 trous sans fautes de stop talking. Jerome avec son costume soviétique du GTO (préparation pour le Travail et la Défense) à encore un post it collé à chaque doigts. Des palmes d’or ? Karina, the crimson girl, évoque « Orange Mécanique » et Isadora Duncan ainsi que le plaisir de la douleur. Le corps...La fête comme expérience intérieure. Tout a commencé avant la première guerre mondiale dans la communauté libre de « Monte Verita ». Et tout continue malgré tout, ce soir, au milieu des chaussures de skateurs...

11 juin 2006

Soirée syndrome chez BETC à l'Elysée Montmartre

Designer days rue Royale, Christofle offre du champagne au milieu des fourchettes et des rombières. Saut de puce chez Bernardaud ou ça charcute dès l’entrée avec du jambon à l’os. Dans la cour, dégustation de vin avec les Hassen brothers et Kertugal. La boussole s’affole et nous voilà déjà rue des Graviliers pour le Vernissage « Paradis Blanc » au White Shop pour le mag Blast. Cette capsule blanche avec des opérateurs en costumes Cosmos 1999, est bien sympathique. La rue est un sit in hype de rue : version soft du théâtre de rue. Condition : que rien ne se passe… En face, dans la cour intérieure du bar le Andy Walhoo, c'est la micro fête Knitting Party qui offre des mojitos jusqu’à 21HOO. Ça bloque au niveau de la porte. Qu’à cela ne tienne, Star Trek à la rescousse, nous nous téléportons au milieu des petites robes 1950, rose fuchsia ou à fleurs. ça froufroute au milieu d’un filet de pelotes de laine. Concept , concept quand tu nous tiens. Les voisins s’énervent… A la rue ! Théâtre de rue : Hassen en Scaramouche s’escrime avec deux aiguilles et une pelote de laine qu’il embroche comme un mousquetaire. Passage au café, pour enfiler la Perle et les bières dans une ambiance survoltée et bon enfant. 0H30 Direction L’Elysée Montmartre ou BETC organise une gigantesque soirée jusqu’à l’aube… Dès les premières marches, c’est la soirée syndrome qui s’installe. Tout d’abord le syndrome de Guillaume Tell, puisque le pubard lambda ne supporte pas le port du chapeau. Un corporate ne porte jamais le chapeau de peur de fâcher son supérieur… Mais, indécent, je porte un galurin nanochévik et tel un pirate de Salgari, j’aiguise ma miséricorde ... Les corsaires klingons sont là avec leur technologie extraterrestre et leur messages subliminaux. Grâce à eux, chaque soirée prend Les allures d’un film de Carpenter. You see them on the street. You watch them on TV. You think they’re people just like you.You’re wrong. Dead wrong. (They live ! 1988°). Stop Talking, they says… Soirée syndrome de Parsifal avec les passantes de Brassens, images fugaces : Shangaï , Pandora et petit verglas, qui glissent et disparaissent dans l’espace et le temps. Franck Knigth parle de Cendrars, et nous voilà à bourlinguer autour de la prose du Transsibérien. Les grand fauves humains sont lâché dans l’arène. Double wisky on the spot. Deux racailles aux éructations éthyliques risquent gros… elles n’ont pas vu le regard du prédateur F. Knigth, chevalier de Moravagine. Il ne s’est rien passé, mais selon le principe d’incertitude, des bouts d’os, de cartilages sanglants et de dents brisés, ont giclées jusqu’au plafond… Le chat de Shroediger est resté dans sa boite…Et une vodka pomme, et deux, trois…Réapprendre à compter à l’endroit et à l’envers jusqu’à l’aube blanche.

08 juin 2006

Bacchanale à la Galerie Wanted

Un kawa au bar des Aiglons rue Rambuteau. Il va falloir récupérer de mon overdose de champagne. Petit détail en passant, le bar des Aiglons est le seul bar avec une playstation sur le comptoir. La soirée avait commencée sous de bons auspices avec la découverte de Stop Talking en Klingon ( bIjatlh 'e' yImev). J’en ai profité pour surfer sur Wikipedia. L’article « langues artificielle » m’a fait découvrir le latino sine flexione, un latin simplifié, inventé en 1903 par le célébre mathématicien italien Giuseppe Peano. Dans les années 1950, le latino sine flexione est devenu »l’ interlingua ». Imaginez-vous en train de discuter en « latin » à la kantine, mais sans toutes ces déclinaisons de physique quantique ! En moins de 15 secondes j’étais capable de faire une phrase « illo es mi fillo ». La découverte est d’autant plus extraordinaire que j’étais nul en latin...Autant l’esperanto sent à plein nez le 68-tard altermondialiste, que l’interlingua me fait penser au roman Quicksilver de neal Stephenson. Le latin comme langue des flibustiers des OB et de la connaissance... ça a de la gueule, n’est-ce pas ? Ces vaticanneries me font soudainement penser au père Moaw-ce mécréant-que dieu ait son âme. L’homme à la casquette blanche est resté en arrière garde hier soir. Comment est il rentré chez lui ?

Rewind : Galerie Wanted, première galerie de vente de photos d'art sur Internet. Au fond d’une impasse, cachée par un camion, une fête d’enfer vient de décoller. Le champagne coule à flot. Les verres ventrus comme des panses de moines paillards se tendent pareils à des bouches à feux d’un vaisseau pirate. Pieds de nez aux petits fours qu’on oublie au profit des bulles philosophiques. Débarquant du canal Saint Martin, les renegados déboulent dans la tanière. Gégé, en viking buriné par des razzias mauresques s’interloque devant une photo. Tout autour de nous de jolies filles s’écoulent selon une improbable mécanique des fluides : Parfums, lèvres, chevelures, jambes, seins, croupes... C’est la chair liquide et sensuelle d’une nuit d’été avec décolletés plongeant ou on aimerait déclamer du Pessoa en attendant le retour du roi Sebastien Avis l’occulté. Le DJ attise le feu. La bacchanale s’enhardit. Au sous sol un billard américain réunit des Paul Newman et des Robert Redford de passage. Un groupe de jazz fait son boeuf dans le caveau. Une blonde Venus improvise sur une gamme saturnienne. Le père Moaw -ce mécréant-que dieu ait son âme, arrache ma croix d’argent d’un geste inquisiteur. Vade retro satanas. Il ne manque plus que les possédées de Loudain et Emerich l’inquisiteur pour faire un opéra porno mystique. L’oeuvre vire au rouge. La treizième heure revient. Le champagne change de couleur. Le drapeau écarlate annonce une retraite de bon alloi. Le lendemain je me suis retrouvé ici même, au bar des Aiglons, en me demandant ce qu’était devenu père Moaw-ce mécréant-que dieu ait son âme. bIjatlh 'e' yImev.

02 juin 2006

Kilkenny chez verity magazine

Le centre culturel irlandais est idéalement situé rue des Irlandais. C’est un collège de jeunes filles irlandaises. Littéralement. Le bâtiment en U héberge des chambres de jeunes filles qui font très certainement fantasmer tous les Georges Brassens en suspens. Les nonettes lubriques du couvent des Ursulines n’étant plus qu’un retro-fantasme pour moyenâgeux, ce collège des irlandaises peut servir d’erzatz provisoire. Trêve d’érotisme de lansquenets, et passons aux choses sérieuses. La salle de réception est égayée de deux superbes toiles à thème religieux. C’est la seule touche de couleur d’une salle entièrement blanche. Des saints en slips, et des moutons à l’air détachés se baladent dans leurs cadres dorés. C’est le web magazine veritymagazine.com qui régale. De la Kilkenny et des verres en verre. La classe dans un univers à la René Coty ou je m’attends à voir surgir Léon Degrenne et ses fourchettes... C’est Totof qui s’encadre soudain entre les deux toiles. Et de deux. L’OB sera partagé comme l’Empire romain ce soir. Pas de troisième larron. C’est Carly qui a inventé le concept de Verity Magazine après des études classiques à Dublin. Verity vient du prénom classieux d’une fille de la Haute victorienne. Ça me donne des idées pendables de manga aristo trash, avec une héroîne porno chic , Verity de Lovelace, fille caché de Lord Byron... Mais je m’égare, ça doit être les bulles de la Kilkeny. Quelle sérénité, j’ai l’impression que la hype agonise derrière un marronnier en vomissant ses tripes. Après cet interlude zen, boostés comme des samouraïs qui s’en foutent... nous nous enracinons dans un pub anglais bien décidés à jouer les bouddhas de Nohtinghill devant une cheap Blonde. Gégé fait un coitus interruptus chez Sony avant de nous rejoindre. Sa ninja 1000 ne fonctionne pas au Colza...Ah non ! Il était là en deux temps deux mouvements. C’est le Lucky Luke du bitume, il est tellement rapide que son ombre a du mal à suivre. C’est seulement au bout de deux ou trois pintes qu’elle rejoint son maître. Il m’est déjà arrivé de continuer à discuter avec son ombre, sans me rendre compte qu’il était déjà parti à l’autre bout de paris !