31 janvier 2007

Soirée K ( Karl Lagerfeld) chez BETC... Faut-il sauver K ?











Lorsque les portes rouges de BETC
, se sont ouvertes, nous étions tractés par quelques fantomatiques cordons ombilicaux vers les entrailles d’un géant alangui. A l’intérieur, la cavité abdominale comportait un dance floor et un jeu de miroirs déroulant à l’infini ses synapses suceuses de matières grises. Nous avions quitté le monde pour un continent de faux semblants. Ici, dans le lieu ou se camembérise le temps de cerveaux de la nation et du monde, et ou s’échelonnent les cités virtuelles des %. Ici, l’homme et la femme ne sont plus que des particules amagnétiques roulant au hasard. C’est l’univers du syndrome de Parsifal, comme un défilé de mode qui exclu par contrat le sens du toucher des procédures opérationnelles.












La musique paraissait aplatie par le besoin mesquin de s’infiltrer dans les recoins des ascenseurs et des supérettes. Une musique lointainement « techno » comme la filière de la vache folle était l’écho lointain d’un cannibalisme bon enfant. La montée en puissance chamanique d’un Front 242, n’est plus de mise, il faut savoir raison garder tout en singeant le singe. C’est le talibanisme de l’esprit. Et ici, l’esprit néo dieu est partout. Derrière les portes rouges se trouve le méga cerveau mammifère de l’humanité. Le monde de la consommation joue sur ce qui nous apparente au simiesque et non à ce qui nous en éloigne. La faim et le burlesque sont les deux mamelles du cerveau animal. Le singe qui achète. Celui qui rigole de la main coupée. Le burlesque, pas l’humour et le rire d’Aristote... La faim comme le désir la jalousie comme un confucianisme de la consommation. Aux portes, pourtant, la prose mallarméenne de l’homme faisait entendre sa voix. Entre Till l’espiègle, et Louis de Funès, il sautait en tous sens, bondissait, poétisait devant les cerbères sur les tribulations d’un sans famille. Humain trop humain vous resterez dehors semblait ordonner un commandeur inflexible. Finalement, à l’orée du climax, fatigué des Moët, alors que la lassitude nous étreignait, il vint. Non pas l’homme du dehors, le dernier aventurier. Oh non ! Mais lui, celui qui n’est pas. Appelez-le K. ou peut être Karl Lagerfeld. On se souvient de ces hommes qui, après des années de goulag étaient restés eux même. Libres. Pour K, c’est le contraire, et c’est au soir de sa vie, découvrant pour la première fois un style et un corps, qu’il perdit toute identité, aspiré par le corpus média. Sanglé dans une chemise des années 1915, compressant son corps de buveur de bière dans le reliquat freluquet d’un lutin, le cheveu blanc noué en catogan, les lunettes d’aveugle, cachant, sait-on jamais, les yeux rouges du vampire ? Mais de l’espèce anémiée. Le vampire falciforme qui vit dans une prison ou les miradors sont les services de sécurité, et ou les caméras enchaînent sans fin un fil de vie totalitaire. Voir Karl Lagerfeld dans ses déambulations dénuées de sens, c’est voir l’abbé Farias en représentation dans sa cellule du château d’If. Une ombre folle sur le mur de la caverne. K. et peut être s’en rend-il compte, s’est trompé de rôle. Le comte de Monte Cristo est l’homme du dehors. K porte sa défroque comme un drame. Comment ne pas être touché par ce destin confisqué, par cette mise au joug de ce petit homme, dont on voit encore les tendres grimaces enfantines à travers le fard.













K est un enfant prisonnier d’un grand singe, qui, du haut de sa colline, fait le Jupiter éternel en transformant les bouillons Kubes en pluie d’or. Libérer K ? En appeler à Fantômas, escamoter le prisonnier dans un grand black out . Le rendre à la vie avec son bermuda et son T-shirt, cheveux dénoués et bonnet rouge, regardez-le gambader dans la forêt au milieu des nains de jardin. Regardez comme il est heureux ! C’est beau la liberté, ça fait pleurer.

Voir le Momo chez Karl

7 commentaires:

MsLd a dit…

l'übermensch du dehors, je le connais. son nom n'est pas personne mais Milan.

Anonyme a dit…

lagerfeld, c'est pas une biere blonde?

Anonyme a dit…

the best läger of the field

Anonyme a dit…

c'est Milan le comte de Monte Cristo ! l'humanité en marche qui manifeste à l'entrée !

Anonyme a dit…

Une apologie du clonage fashion selon le Momo :

www.francknight.technikart.com

Anonyme a dit…

Système Humain de Terminaison.

Anonyme a dit…

"Je ne veux pas être une réalité dans la vie des gens. Je veux être une apparition." -Karl Lagerfeld-