13 novembre 2008

Du sabotage et de ses incertitudes


Je me souviens l'ouvrage intitulé « l'insurrection qui vient» écrit par un mystérieux «comité invisible» et tout ce que je peux dire est qu'il s'agit d'une ouvrage de haute volée intellectuelle que l'on partage ou non ses idées. Ainsi, le témoignage à charge, d'un ancien fonctionnaire de la sécurité publique,à la télévision, montre que ce dernier, même « haut fonctionnaire», était d'un niveau intellectuel particulièrement bas, à la limite du supportable. Et on suppose donc qu'il a été choisi pour ce rôle principalement pour son manque de qualités intellectuelles... Ainsi, lors des actes de sabotages des lignes de TGV, on supposa qu'un groupe de « libertaires», «anarchistes», «ultra gauches» etc... sans bien savoir de quoi l'on parlait, s'était lancé dans une action violente contre le réseau ferroviaire français... Waou ! On se demande comment "l'auteur" d'un tel livre pouvait prendre le risque inutile de perturber un réseau ferroviaire en pure perte ? Cela ne cadre pas avec  le cadre, justement... Sauf volonté singulière de se faire attraper... (ce qui est possible !). Quoiqu'il en soit, l' apparition publique de ce Julien Coupat, ne pourra manquer de poser un problème considérable au pouvoir et aux institutions. L'homme devient par la grâce de l'enquête policière, une sorte de Prince Bakounine, un révolté, un activiste aux capacités intellectuelles et théoriques bien supérieures à ceux qui l'arrêtent. Le mouvement était donc idiot :lL'homme, auparavant anonyme, prend une dimension particulière, et le peuple est intrigué et parfois même en admiration devant l'ingéniosité du processus mis en place pour bloquer l'institution la plus onéreuse de la république... Cela fait longtemps que les familles ne jouent plus aux petits trains mais l'État est resté à ce niveau un grand enfant. Le monopole du rail règne d'une manière tyrannique sur les déplacements d'un peuple démocratique... Inutile de faire un dessin de comptable, n'importe quel imbécile venu est capable de comprendre que le bus est un moyen de déplacement plus rapide, et moins cher dans la plupart des cas. La police des rails était l'ancêtre des services secrets, cela explique l'intérêt pour cette affaire sommes toute banale comparée aux actions du groupe Résistance-Fer en 1944.  Quoiqu'il en soit, la naissance médiatique du brillant Julien Coupat ne manquera pas de ridiculiser aussi bien les partis institutionnels d'extrême gauche, que le pouvoir en place. On imagine mal les idiots soixante-huitards patentés des partis d'extrême gauche et les petits bourgeois maladifs du parti au pouvoir, comprendre, et arriver à se sortir de l'impasse idéologique dans laquelle ils se trouvent... Il parait évident que les actes de sabotages ont renforcés d'une manière efficace les processus de défense du réseau ferroviaire et que des milliers d'emplois ont ainsi été virtuellement sauvés, car il faut du monde pour protéger un réseau de plus de 30 000 kilomètres... Aujourd'hui, l'État a donc les mains liées dans le cas d'un éventuel assainissement budgétaire de sa danseuse électrique. Paradoxe étonnant : ceci n'aurait aucune conséquence en temps normal, mais l'effondrement du système financier selon les modalités impitoyables des deux lois de la thermodynamique, ne peut qu'affaiblir le pouvoir face aux organes dirigeants du système ferroviaire. On peut ainsi imaginer qu'un écroulement significatif de l'économie conduira à l'hégémonie monétaire ( et politique : Un Etat-Rail) de la SNCF...Irons-nous alors jusqu'à cette absurdité, et la fin ultime d'un système en perte de légitimité ? Il n'est pas dans notre intention de préciser quelles seront les conséquences qui pourraient naître d'une telle gabegie, mais parions que l'incarcération de ce mystérieux Julien Coupat, provoquera un jour un effet non voulu... A force de mettre des imbéciles à des postes importants, on récolte ce que l'on a semé... Mauvaise pioche !

11 novembre 2008

J'ai bien connu le consul.















(Texte lu au Cercle Pan - Soirée hommage à Malcolm Lowry)


Toute sa vie le Consul a cherché quelques chose qu'il ne trouva jamais. Et pourquoi ne trouva t-il jamais ? Parce qu'il n'en connaissait pas le nom, il l'avait peut être oublié ou rêvé ? Mais le Consul n'était pas homme a abandonner. Il s'arrêtait le long de la via dolorosa, cherchant la femme qu'il aimait et qu'il ne trouva jamais ... Alors il buvait un verre, et continuait le long de cette épouvantable artère longue comme le temps. Et vous vous dîtes, mais que cherchait-t-il en fin de compte, l'amour la mort ? Quelle terrible destiné, quelle souffrance, pourquoi ne pas s'arrêter, prendre un verre de strychnine de trop ? Si vous aviez entendu le rire du Consul, vous comprendriez qu'il n'était pas du genre à pousser des cris de pleureuse. Oh non ! Le Consul c'était un verre et on repart. Le consul c'était un trou boueux, et au suivant, comme à Verdun. Certains voient la vie du Consul comme une tragédie d'alcoolique, de fêtard et de libertin avec la mort au bout comme punition. Mais le Consul croyez moi, et je l'ai bien connu, le Consul savait égayer la morne vie des cantinas du Mexique. Il était capable de vous transformer le moindre rade en palais des mille et une nuit. Les pires égorgeurs et desperados des territoires du nord venaient lui boire dans la main. La voie du Consul était celle de l'incertitude... C'est comme si vous montiez vers le sommet d'une montagne petit à petit étouffé par le manque d'oxygène. Un homme normal redescendrait, mais le Consul, lui, avance, parce qu'il sait que tant qu'il avance, il est libre. Alors il boit, à chaque pas, mais il ne s'arrête pas... S'arrêter c'est vivre certainement, mais c'est aussi redescendre, mourir dans la vie, redevenir l'homme du juste milieu, et regarder le temps qu'il vous reste à vivre en pensant a cette demi bouteille vide qui deviendra votre horizon.

Je peux vous affirmer que la question du suicide n'avait aucun sens pour lui, ce qu'il voulait c'était arriver à l'extrême limite de ses sens et de ses possibilités, cela n'a rien avoir avec le suicide, c'est même le contraire... Oui, je sais, les contraires se rejoignent, c'est vrai...

Mais ce qu'il faut d'audace et de joie pour marcher au bord du précipice, ce qu'il faut de temps, de courage et de patience pour arriver jusqu'au dernier barreau de l'échelle, et atteindre ce ravin aux ordures ! Ce canyon aux Loups où il est mort. Ce ravin, vous pouvez aussi le voir comme une image inversée, comme un paysage kabbalistique qui prend une autre forme ; celle des Métamorphoses d'Apulée, et ces quelques vers « Laisse nous nous abimer en riant, /En riant disparaître». C'était la voie du Consul.

Au dessous du volcan est un livre optimiste, car on peut le lire à l'envers, de la mort à l'amour, comme un serpent qui se mort la queue. 

Le secret de ce livre, c'est que la fiction à cessée d'exister au moment même où la la réalité cessait d'exister dans la fiction. 

Buvez du Mezcal, et vous comprendrez ce que je veux dire...

Au Consul !