Virée désabusée à la galerie Thaddeus Robac. Avec un nom comme ça, Thaddeus doit être un fils naturel de Robur le conquérant. Ce que j’aime bien chez les galeristes, c’est qu’ils éprouvent un plaisir sadique à avoir des bureaux en sous sol, sans fenêtres. Ça laisse planer le mystère...Un côté docteur Mabuse qui permet quelques entorses à la morale bourgeoise. On n’entend pas les râles de plaisir (de douleur ?) dans les profondeurs chthoniennes... Mais cette tradition souterraine remonte à la grande époque ou les galeristes prenaient des poses de super héros... symbolistes, cubistes, futuristes, sociétés secrètes et tout le tintouin. L’organisation la plus connue était « le bureau de l’invisible » fondée par Spencer Kerrick qui aidait les plus démunis en utilisant des moyens illégaux. Ces artistes actionnistes étaient situés au 28 Crawford Street à Londres, à quelques encablures de Baker Street. Certains doutent de l’existence du « bureau de l’invisible », laissons les se fourvoyer... Ainsi, à la galerie Thaddeus Robac la journaliste Elizabeth Quain, à bel et bien disparue dans les profondeurs de la galerie et personne ne la vu (re)sortir. Les minikiches en faction devant un énorme « Romance » peuvent en témoigner. Une photo prise à la volée par un hypnotiste Monténégrin de mes amis qui à bien voulu me la faire parvenir, atteste de la présence de la « femme la plus intelligente de France » dans la galerie (sic) et sa mystérieuse disparition !
La faune, à mon avis était un ramassis de super héros déchus. J’ai ainsi vu le capitaine Nemo, un vieillard précieux en veste indienne en soie blanche gansée d’or, accompagné de son guerrier Naïr en chaussure blanches de cuir tressé. Nemo passe devant moi et murmure en anglais entre ses dents « I am the law, and I am the judge! I am the oppressed, and there is the oppressor! Through him I have lost all that I loved, cherished, and venerated--country, wife, children, father and mother. I saw all perish! All I hate is there! Say no more!"». Mince, le capitaine Nemo connait le secret de « stop talking »... Je ne suis pas trop rassuré... C’est à ce moment qu’un indéterminé black musculeux en robe orange légère se met à parler d’une voix de stentor. Je sursaute. Je reconnaîs sans hésiter Sunda Kustagir , le fondateur the Seven Days organization . J’étais persuadé qu’il avait été décapité dans une rue de New York en 1985 ! Un travesti scandinave déguisé en Marie France Garaud passe devant moi avec une vieille princesse à la traîne.
C’est Asbjørn Krag, l’un des plus brillants détectives danois undercover à Paris. Mais, c’est affreux ou suis je ? Une transfuge du Musée Branly me fait remarquer qu’une bande de papier métallique court le long des murs. De l’art extra-terrestre me dit –elle. Je trouve vraiment ça moche dans le style art moderne syrien, mais celui là est de Sirius. Face Hunter photographie un révolutionnaire ukrainien exilé dans un angle, et qui arbore fièrement sa veste orange. Je remarque le mystérieux sac en plastique rouge que Face Hunter à posé sur le sol. S’agit-il d’un message ? Que penser de ce disque de captain Beefheart and the magic band, accroché au mur ? Un spadassin des Germain Pire passe sous un énorme « underground » en lettre métalliques comme s’il était poursuivit par des tueurs à gages. Nyarlathotep, le seigneur des mouches s’en prend au serveur et son plateau de verres de vin qui n’a pas le temps de faire trois pas qu’il est assaillit par les fanatiques assoiffés du Grand Ancien. Me voila enfin dans les rues de Paname devancé par mon ombre encore terrorisée par les mystères du bureau de l’invisible.
Paris à des allures d’ancien régime avec son coucher de soleil noir. Je croise les fantômes de poètes maudit dans une petite rue couverte près de la seine.
J’entends la musique. Une chanteuse des rues. Je respire le parfum mélodique de « la Dame en noir ». Un air de Piaf pas loin de l’endroit ou le célèbre Chanteur de cabaret Gaudeamus a laissé ses arpèges dans la pierre. Je ne saurai décrire la "Dame en noir" aussi bien que Léon Bloy en 1897 : " Ses magnifiques cheveux du noir le plus éclatant, ses vastes yeux de gitane captive, "d'où semblaient couler les ténèbres", mais où flottait l'escadre vaincue des Résignations, la pâleur douloureuse de son visage enfantin dont les lignes, modifiées par de très savantes angoisses étaient devenues presques sévères, enfin la souplesse voluptueuse de ses attitudes et de sa démarche lui avaient valu la réputation de posseder ce que les bourgois de Paris appellent entre eux une tournure espagnole." ( in "La Femme Pauvre")
Saut de puce au dessus des pintes de blondes en toisant le Panthéon au raz des pâquerettes. Même les nains ont commencé petits. Ils sont tous là : Olivier la Jeunesse « dit la Vieille », El Tebib, Riri le vélocipédiste, Joss von Dutch, et Fred Grognon.
Je file à l’anglaise pour gatecrasher les arts martiaux. C’est nouveau, c’est dangereux mais qu’est-ce que c’est bien. Me voilà pied nu dans un dojo appartenant à Lagardère. Démonstration didactique d’Aikido, Judo, Jiu jitsu, Kendo, Iaido, Karaté. Et enfin, ACTION. Le Maître Jacques Fonfrède va nous initier au Chambarra. C’est quoi ? Un nouvel art martial japonais dans lequel on se bat avec des casques et des épées en mousse. Et me voici ferraillant (moussant ?) comme un chevalier. Je m’affronte avec le Karatéka qui arbore une jolie ceinture noire. C’est un combat titanesque qui fait trembler les murs. J’ai la même devise que Lord Greystoke « je suis encore vivant ». Je taille et je frappe d’estoc. Je prends la garde de fer, j’attaque en langue de feu, je contre-attaque en boca de lobo. je lui balance la technique de Pietro Monte, plus quelques coups de putes de pirates. Il me demande après lutte quel genre d’art martial je pratique : Oh ! un mélange d’escrime médiévale, de Gluon Self Defense, et de SDH commando système... Il ne m’a plus adressé la parole... Après on à bu et mangé dans le dojo avant d’assister à de la caligraphie japonaise. Le sabre et la plume.
I love Paris...
Qu’est-ce qu’on doit s’emmerder ailleurs...