Un kawa au bar des Aiglons rue Rambuteau. Il va falloir récupérer de mon overdose de champagne. Petit détail en passant, le bar des Aiglons est le seul bar avec une playstation sur le comptoir. La soirée avait commencée sous de bons auspices avec la découverte de Stop Talking en Klingon ( bIjatlh 'e' yImev). J’en ai profité pour surfer sur Wikipedia. L’article « langues artificielle » m’a fait découvrir le latino sine flexione, un latin simplifié, inventé en 1903 par le célébre mathématicien italien Giuseppe Peano. Dans les années 1950, le latino sine flexione est devenu »l’ interlingua ». Imaginez-vous en train de discuter en « latin » à la kantine, mais sans toutes ces déclinaisons de physique quantique ! En moins de 15 secondes j’étais capable de faire une phrase « illo es mi fillo ». La découverte est d’autant plus extraordinaire que j’étais nul en latin...Autant l’esperanto sent à plein nez le 68-tard altermondialiste, que l’interlingua me fait penser au roman Quicksilver de neal Stephenson. Le latin comme langue des flibustiers des OB et de la connaissance... ça a de la gueule, n’est-ce pas ? Ces vaticanneries me font soudainement penser au père Moaw-ce mécréant-que dieu ait son âme. L’homme à la casquette blanche est resté en arrière garde hier soir. Comment est il rentré chez lui ?
Rewind : Galerie Wanted, première galerie de vente de photos d'art sur Internet. Au fond d’une impasse, cachée par un camion, une fête d’enfer vient de décoller. Le champagne coule à flot. Les verres ventrus comme des panses de moines paillards se tendent pareils à des bouches à feux d’un vaisseau pirate. Pieds de nez aux petits fours qu’on oublie au profit des bulles philosophiques. Débarquant du canal Saint Martin, les renegados déboulent dans la tanière. Gégé, en viking buriné par des razzias mauresques s’interloque devant une photo. Tout autour de nous de jolies filles s’écoulent selon une improbable mécanique des fluides : Parfums, lèvres, chevelures, jambes, seins, croupes... C’est la chair liquide et sensuelle d’une nuit d’été avec décolletés plongeant ou on aimerait déclamer du Pessoa en attendant le retour du roi Sebastien Avis l’occulté. Le DJ attise le feu. La bacchanale s’enhardit. Au sous sol un billard américain réunit des Paul Newman et des Robert Redford de passage. Un groupe de jazz fait son boeuf dans le caveau. Une blonde Venus improvise sur une gamme saturnienne. Le père Moaw -ce mécréant-que dieu ait son âme, arrache ma croix d’argent d’un geste inquisiteur. Vade retro satanas. Il ne manque plus que les possédées de Loudain et Emerich l’inquisiteur pour faire un opéra porno mystique. L’oeuvre vire au rouge. La treizième heure revient. Le champagne change de couleur. Le drapeau écarlate annonce une retraite de bon alloi. Le lendemain je me suis retrouvé ici même, au bar des Aiglons, en me demandant ce qu’était devenu père Moaw-ce mécréant-que dieu ait son âme. bIjatlh 'e' yImev.
1 commentaire:
l'oriflamme de la maison bacchus
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