Le comité invisible ou la cellule invisible de Julien Coupat, à la lecture de leurs textes dans la revue Tiqqun et dans « l'insurrection qui vient », ne peut aucunement être rangé de la catégorie policière de l'extrême gauche... Tout d'abord le groupe de Julien Coupat est fondamentalement antimarxiste, puisqu'il ne considère plus que la lutte des classes et que le capitalisme-repoussoir est le moteur de la révolution. D'un point de vue purement idéologique, on peut considérer que les partis dit «de droite», comme celui qui est au pouvoir en France, sont beaucoup plus «marxistes» dans leur vision du monde que ne le sont les intellectuels de le revue Tiqqun... L'influence évidente des thèses de Blanqui, féroce opposant de Marx, viennent encore renforcer cette appartenance à un front antimarxiste. Cette étrange singularité est en outre soulignée par les références à Gramsci, penseur politique de premier plan et créateur d'un parti communiste italien libéré des pesanteurs marxistes. Le cas de Gramsci est tellement complexe que des hommes de droite se réfèrent souvent à lui pour souligner la justesse de certaines de ses analyses. Nous avons donc affaire à un groupe, chose singullière, qui prend aussi racine chez de nombreux penseurs «contestataires» de droite. Le cas du «Traité du rebelle ou le recours aux forêts» d'Ernst Jünger, nous renvoi à ces jeunes idéalistes sudistes de la guerre de sécession les Bushwhakers du Missouri, dandys aux cheveux longs vivants en réprouvés dans les forêts, combattant romantiquement pour le sud, mais fondamentalement hostiles à toute forme d'autorité étatique qu'elle soit de l'Union ou de la Confédération... Ainsi, ces étranges « extrémistes de gauche» diabolisés par le pouvoir, n'ont strictement rien à voir avec les fanatiques soixante-huitards des brigades rouges... Cette appartenance idéologique du groupe de Tarnac, est totalement hors norme dans l'extrême gauche, et son « anarchisme-libertaire» doit être comprit dans le sens «d'Anarque» tel que le définissait Ersnt Jünger. Les écrivains de la revue Tiqqun n'ont ainsi aucune culpabilité à convoquer de grands penseurs «bourgeois», poètes et écrivains, comme James Joyce, Baudelaire, Goethe et Klossowski … On sent aussi l'influence de l'ex-fasciste Curzio Malaparte, dont le petit livre « Technique du coup d'Etat» ( Malaparte sera emprisonné par Mussolini pour cet écrit), est très proche dans le fond de «L'insurrection qui vient» . L'influence de l'anarchisme américain, avec le concept de la TAZ d'Hakim Bey, mais aussi du courant «de droite» d'Ayn Rand (Objectivisme), est aussi clairement désigné dans l'idée « d'arrêter le moteur du monde», que l'on trouve dans les romans «The Foutainhead» et « Atlas Shrugged»... Dans ce dernier roman Ayn Rand critique la société en imaginant ce que deviendrait le monde si les « hommes de l'esprit » décidaient de se retirer dans les forêts : En l'absence de ceux qui supportent le monde, tel le légendaire géant Atlas, c'est la société qui s'écroule... Apparemment, c'est déjà le cas... Les hommes de l'esprit sont dans les forêts ou en prison...
"Mèche courte !"
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Article sur le "Traité du rebelle" de Jünger dans la revue des ressources
Gérard Coupat « Craignant sa révolte, le pouvoir met la jeunesse en taule
7 commentaires:
Bon ta série d'articles sur le "cas Coupat" est excellente et surtout extrêmement éclairante.
Merci.
Artemus Dada
Merci, je vais m'intéresser au père maintenant : Gérard Coupat, le père qui fait trembler la République... Celui là ils ne l'avaient pas prévu...
http://www.rue89.com/2009/01/01/autoreduction-au-monoprix-pour-redistribuer-partir-sans-payer
évidemment coupat comme diversion semble un postulat évident mais, il y a dans l'aveuglement des services 'spécieux' quelque chose d'autre, du genre police politique, alerte à la déviance sociale, qui devrait nous inciter à faire les valises vite fait! mais, tant qu'on a chaud...
du fond de la fosse de babel, respectueusement.
http://www.mediapart.fr/journal/france/190109/tarnac-mon-fils-est-otage-du-ministere-de-l-interieur-accuse-gerard-coupat
Décidemment vous allez me trouver bien cruel de vous renvoyer, une nouvelle fois, à vos chères études.
Sur Gramsci relisez les Cahiers de prisons dans l'édition Gallimard (introduction et note de Robert Paris, encore meilleure que l'édition italienne). Ce n'est pas parce que Gramsci a été effectivement récupéré par la nouvelle droite au tournant des années 80 qu'il n'est pas marxiste.
Quant Coupat n'est pas un anarque. L'anarque est individualiste, un einzlein (être isolé) qui méprise le groupe et la société (et ne cherche en rien à la réformer/changer). La figure de l'anarque ne doit pas, non plus, être confondue avec celle du rebelle développée dans le traité du rebelle.
Quant à vous je vous recommande vivement de devenir - enfin - celle du Travailleur.
Je ne connais qu'une seule cruauté, celle de l'acier...
Le concept d'anarque n'implique aucunement un individualisme à la Max Stirner. Et la traité du rebelle est bien une variation sur l'anarque.( à moins que vous soyez myope ?) Sur Gramsci, et je connais les cahiers de prisons, La vision idéologique de Gramsci est moins marxiste que libertaire... Mais on ne va pas enculer les mouches pour vous faire plaisir.
Je vous renvoi donc à vos chères études et à votre idéologie d'éducation nationale. C'est suffisant pour être gardien de prison...
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