20 janvier 2009

Industrie automobile : le courage où la trahison...


















Les grandes industries automobiles, fleurons du capitalisme moderne, sont en crise... Les ventes s'écroulent sous l'effet de plusieurs facteurs que sont les tracasseries policières et administratives pour les possesseurs de voitures, l'effet humiliant des radars pour contrôler la vitesse, la lutte contre les voitures dans les grandes villes, et le coût de plus en plus important de la maintenance pour des machines que les gens utilisent même rarement... 

Le problème se pose aujourd'hui de repenser la place de l'automobile dans nos sociétés et de savoir si l'industrie automobile est un facteur de prospérité ou d'appauvrissement pour nos sociétés postmodernes ? 

Nous savons ainsi que depuis dix ans, les grands groupes automobiles ont systématiquement sapés les bases de la cohésion sociale en obligeant les sous-traitants à faire fabriquer leurs pièces en Chine même lorsque le coût était supérieur. Il s'agissait alors de fédérer un mouvement considéré comme inévitable dont l'objectif avoué était de diminuer la force de travail de 70 % par des délocalisations appliquées à tous les secteurs d'activités. La raison invoquée était «  si nous ne le faisons pas nous disparaissons... »

Cette «politique étrangère» a conduit à un transfert de nos technologies et secrets de fabrications vers l'Asie, et à la désertification de certaines zones industrielles ainsi que l'abandon de populations entières aux services sociaux de l'État...

A d'autres époques, cette «politique» aurait été considérée comme un sabotage industriel et un crime de haute trahison... Autre époque, autres mœurs... Aujourd'hui la trahison est récompensée et reçoit l'assurance de quelques milliards d'aides dont on sait déjà que l'argent servira à réduire les effectifs et à délocaliser ce qui peut encore l'être.

Aujourd'hui, l'agenda de l'industrie automobile n'est pas géré dans les sièges sociaux où les ministères, mais directement en Chine... Nos magnifiques fleurons nationaux et leurs sous-traitants ont ainsi un oukase de cinq ans, décidé par le gouvernement chinois, pour que toute la production étrangère soit entièrement réalisée en Chine sous peine d'expropriations et de pertes de leurs avantages... Qu'est-ce que cela veut dire ? En gros, dans cinq ans, aucun industriel ne pourra se contenter de faire fabriquer quelques pièces en Chine et les exporter... Dans cinq ans, les industriels devront faire fabriquer leurs produits de A à Z en Chine, et leurs savoirs faire ainsi que leurs secrets devront être dévoilés aux entreprises chinoises.

Il faut bien comprendre que certaines pièces mécaniques et procédés métallurgiques ont été mis au point depuis plusieurs siècles dans certaines régions françaises. Il s'agira donc du plus grand transfert de technologie opéré par la France depuis son existence... Il s'agira d'un véritable appauvrissement de notre culture industrielle... Il s'agira, de ce que l'on peut appeler une véritable trahison … 

Mais une telle infamie à un prix encore plus infamant : les Français devront payer de leur poche...

Aujourd'hui, le problème semble donc, pour les hommes de bonne volonté, de choisir entre l'infamie et le courage.

Le courage consiste à considérer que ces gros groupes industriels ne sont plus capables d'assurer la prospérité de la nation, qu'ils sont trop lourds, trop peu innovants, et trop dangereux pour notre propre sécurité. Nous devons prendre conscience qu'il faut parfois casser en plusieurs morceaux ce qui ne peut être réformé. De la même manière que l'on brisait les idoles de bronze dans l'antiquité pour fondre les morceaux pour fabriquer des armes et des socles de charrues, ils nous faudra briser l'industrie automobile en plusieurs petites structures efficaces et seules capables de fabriquer les voitures du futur... (Roosevelt l'a fait avec les grands groupes énergétiques de son pays). Il y a ceux qui choisissent la voie du courage ou celle de la lâcheté... Choisissez...

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