26 janvier 2007

La république de Paradis en Amérique.


















Ce texte a été écrit pour la revue Supérieur Inconnu en 2005. Il s'agit de l'histoire de Christian Priber, un utopiste et un guérillero du XVIIIe siècle.

***

Si vous vous rendez en Amérique, et que votre route vous conduise à Frederica, vieille ville de Géorgie, n’oubliez pas de visiter le Fort Simons dans le quartier des prisons. Sachez qu’un étrange fantôme hante ses ruines. Il s’agit d’un petit homme en robe noire de jésuite brandissant une épée à poignée d’argent. Si vous ne le voyez pas, prêtez attentivement l’oreille et vous pourrez peut être entendre sa voix d’outre tombe rugir entre les murs de la vieille forteresse, passant de l’allemand au latin, du français au cherokee. Demandez au vieux guide indien, lui seul pourra vous renseigner sur cette apparition. Insistez ! Tachez de gagner sa confiance et il vous conduira dans la cellule ou est mort Christian Priber. « Nous l’appelions parfois « Black robe », dira le vieil homme c’est lui qui à fondé la république de Paradis. » ajoutant alors mystérieusement « que ces choses là sont toujours dangereuses à évoquer en Amérique. »

Christian Priber est un fantôme de l’histoire. Son nom n’apparaîtra jamais dans le flot officiel de l’historiographie. Seules quelques notes de bas de pages mèneront les voyageurs imprudents à croiser ce destin de réprouvé. Christian Priber est bien une anomalie temporelle qui bouleverse l’agencement précis, chronologique, et matérialiste de l’histoire. Priber est un homme des Lumières d’avant la philosophie des lumières, un anti-colonialiste et un révolutionnaire international qui annonce Bakounine, un bâtisseur d’Empire d’avant Bonaparte, un guérillero américain précurseur de Che Guevara...

C’est en 1743, « An cinq » de l’Empire Rouge que Christian Priber fût capturé à Tookabatcha par des officiers anglais accompagnés de guerriers creeks. Le prisonnier est immédiatement conduit au fort Augusta, puis à Frederica en Géorgie ou il est incarcéré. On fait suivre une caisse remplie des manuscrits de Priber. Ces documents vont sceller son destin. Le General Oglethorpe y découvre un dictionnaire, le premier jamais écrit sur la langue cherokee mais aussi un ouvrage prêt à être imprimé à Paris, désigné sous le nom de « Paradis » et décrivant la constitution et les « droits naturels » d’une « République cherokee ». Pour le Général et le Georgia Trustee, une chose est certaine, ce prisonnier ne devra jamais sortir vivant de prison.

Christian Priber est né en Allemagne, à Zittau, le 21 mars 1697. De ses premières années nous savons qu’il étudia à Leipzig en 1718 puis dans la célèbre université d’Erfurt. Sa thèse de doctorat qu’il défend en 1722 est un modèle d’érudition et de subversion : Quam de usu doctrinae juris romani, de ignorantia juris in foro Germaniae. Le projet de Priber est de réformer l’Allemagne par le droit romain. Sa vie, dès lors, ne fût plus qu’une fuite sans fin à travers l’Europe en guerre. Il arpenta les canaux et les quais d’Amsterdam, terre d’asile, ou les navires de contrebande déchargeaient la mélasse des Antilles et les fourrures canadiennes. Puis ce fut l’Espagne du « siècle d’or », étrange Empire catholique de Philippe V plongé dans la lumière mystique du catalan Ramon Lulle et de la « magie naturelle » de l’italien Giordano Bruno, influences que l’on retrouve jusque dans la philosophie des armes de Hieronimo de Carranza mais aussi dans l’utopie architecturale du temple de Salomon « reconstruit » par le jésuite Villalpando. Ce furent les années de la survie, les duels, la peur, l’Inquisition d’un côté, les tribunaux luthériens de l’autre. Le fugitif n’a d’autre choix que de s’engager dans ces compagnies mercenaires qui traçaient une monstrueuse cicatrice sur la carte d’Allemagne. La guerre avait été initiée en 1631 avec les 20 000 morts de Magdebourg puis en 1689 ou une à une, les villes du Pfalz , le Palatinat, sont incendiées projetant leurs colonnes de fumées noires sur toute l’Europe : Mannheim, Spire, Worms, Bingen, et Heidelberg. Le Palatinat avait été le centre du « mouvement » alchimique du comte palatin -Pfalzgraf- Michael Maier, mais le royaume « magique » rêvé par « le roi de l’Hiver » Frederick V, disparaissait définitivement à la bataille de la « montagne Blanche », emportant dans les flammes, ses jardins hermétiques, ses orgues à eaux et ses statues parlantes et autres automates nés du génie des artisans et des penseurs néoplatoniciens. Le Palatinat détruit est le monde en friche de la modernité. C’est en ces terres de désolations parcourues par les princes féroces de l’Occident et leurs chiens de guerres, que des philosophes anonymes préparent l’utopie de demain. C’est dans ces décombres que naissent et meurent d’éphémères confréries mystiques de chercheurs spirituels. On donna parfois à ces hommes le nom de Rose-croix, simple plaisanterie intellectuelle, ludibrium qui fonde une communauté par la seule appartenance au monde de la connaissance : la « fama fraternitatis ». Priber est cet homme qui se dresse au milieu des ruines. Il est le héros du ludibrium, mais les sicaires du pouvoir, en persécutant l’utopiste, donnent corps au rêve, apportant malgré eux, la première pierre à la subverstion. C’est ainsi que le destin révolutionnaire de Priber va irrémédiablement se confronter à la réalité et dépasser l’Utopie de Thomas More, la Nouvelle Atlantide de Francis Bacon ou la cité du Soleil de Campanella.

La France au temps de Christian Priber, portait encore les rêves fous du financier Law, et malgré la banqueroute, les puissances en devenir libérées par l’Ecossais continuaient à irriguer le royaume tel un Mississipi du diable. En 1725, les représentants des tribus Padoucas, Missouris, Otos, Osages, Ponis, Aiouez et Kansas sont reçues par le roi à Fontainbleau. S’adressant à Louis XV, ils lui déclarent « Nos terres sont à toi, plantes-y des Français, protège-nous et donne-nous des collets blancs (des prêtres), chefs de prières pour nous instruire. » La Compagnie des Indes a besoin d’hommes déterminés pour agir dans les colonies du Nouveau Monde. L’Anglais à des armées nombreuses et bien entraînées, on lui opposera donc le style français : quelques « intrigants », mercenaires, aventuriers et nobles en mal de croisade pour rallier les sauvages au royaume de France. Priber, agent français ? Cela ne faisait aucun doute pour le Général Oglethorpe qui étudia les manuscrits de son étrange prisonnier. Quoiqu’il en soit, Priber planifie sa vie comme un texte de droit romain. Son exfiltration est un modèle de double jeu digne d’un espion venu du froid, ou d’un fou de dieu transitant par Hambourg. Ainsi, lorsque le Prince évêque de Salzbourg expulse 20 000 luthériens qui sont autorisés à se rendre en Amérique par le Georgia Trustee qui est sous la juridiction du Général Oglethorpe, Priber s’engouffre dans la brèche. La vague de pogroms anti-protestants est une couverture idéale pour l’aventurier allemand et le 13 Juin 1735 , le « salzbourgeois » Priber, candidat à l’émigration, est à Londres ou il obtient l’autorisation de se rendre en Amérique. C’est enfin la traversée incertaine de l’Atlantique dans un navire chargé de têtes blêmes, de fanatiques luthériens, et de puritains hollandais, rêvant à une improbable Jérusalem terrestre au delà des mers. Priber est un Ulysse grimé en mendiant, mais son regard est déjà de l’autre côté du miroir et le plan grandiose mûrit sous les murs d’Erfurt par un petit juriste universitaire, se construit comme une voile gonflée par les vents alizés. La chaîne d’or du destin se déploie devant le regard volontaire de Priber. Le temps des masques est finit et le fugitif d’Erfurt peut laisser des traces autours de lui comme autant de jalons, de stèles symbolique pour les générations futures. 1735, La gazette de la Caroline du sud garde souvenir des achats extraordinaires de Priber : des vêtements d’homme, des bottes et des jambière en cuir de Hollande, des fusils, des pistolets, de la poudre et une épée à poignée d’argent. Ce dernier achat est d’autant plus singulier que les émigrants portent rarement des épées, tout au plus des couteaux ou des dagues de Sheffield. Mais cette épée, n’en doutons pas, est aussi un symbole, c’est le glaive du Prophète, la déclaration de guerre d’un utopiste devenu guérillero.

Le 27 février 1736 Priber fait une demande pour acquérir un terrain dans la ville d’Amelia, faisant valoir qu’il est père d’une famille de six enfants. Cette famille imaginaire doit lui fournir une couverture temporaire afin de ne pas être démasqué. Le conseil lui octroi la terre et Priber en profite pour disparaître. Comment Prieber s’est-il rendu à Great Tellico la capitale cherokee ? Nul ne le sait, mais les distances à parcourir et les dangers étaient innombrables. S’est-il attaché à un convoi d’immigrants avant de continuer seul en traversant la chaîne montagneuse des Unakas et des montagnes brumeuses ? Le transfuge fait donc une entrée remarquée avec son déguisement soigneusement choisit : sa robe noire de jésuite, sa caisse de livres et son sourire. « Black Robe » est reçu comme un chef venu de la lointaine Europe et le petit homme réussit par son intelligence et son charisme à devenir l’ami et bientôt le conseiller de Montoy, le plus puissant des chefs cherokee. Priber abandonne rapidement sa défroque pour s’habiller à l’indienne et épouser la fille d’un guerrier. En quelques mois il maîtrise le Tsa-la-gi, et commence la rédaction d’un dictionnaire cherokee. Son premier acte subversif est d’enseigner aux indiens l’usage des poids et mesures afin de commercer équitablement avec les trappeurs anglais. Il entreprend la réalisation d’un réseau de communications fluviale avec la Nouvelle Orléans, mais aussi avec les territoires espagnols, afin de briser le monopole anglo-saxon. Pour les commerçants anglais, il s’agit d’un crime impardonnable mais Priber sait exactement ce qu’il fait et il inculque aux chefs indiens des notions de géopolitiques en les exhortant à ne plus céder leurs terres aux blancs et à considérer le sol comme un bien inaliénable, façonnant l’idée de la « nation cherokee » à une époque ou le concept d’Etat nation est lui même indéterminé en Europe.

En 1738 une terrible épidémie de variole décime les tribus cherokees, et les anciennes traditions s’avèrent incapables de s’adapter aux bouleversements de la société indienne. Le chef Montoy entreprend alors un processus de modernisation politique et culturel sous l’égide de son premier ministre : Christian Priber. Les changements politiques qui surviennent au delà des montagnes brumeuses se propagent rapidement sous forme de rumeurs et d’histoire étranges véhiculées par les trappeurs jusqu’à ce jour de 1739 ou le gouverneur de Charleston reçoit une lettre dont la lecture le laisse sans voix. Cette missive est un document « officiel » de Great Tellico , capitale de la « nation Cherokee » qui informe le gouverneur anglais, poliment mais fermement, que les Anglais doivent quitter le sol américain puisque l’Amérique appartient aux Indiens et que ceux ci on l’intention de protéger leur terre et de la conserver. La lettre est signée Christian Priber, « premier ministre ». La tête de Priber est immédiatement mise à prix et le 2 mars 1739, l’Assemblée de la Caroline du sud lance un mandat d’arrêt contre lui. La prime est de 402 £. C’est le colonel Fox et deux soldats qui sont envoyés en territoire cherokee pour arrêter celui que l’on désigne sous le titre de « Docteur Priber ». Les Indiens reçoivent l’envoyé anglais et lui confirment qu’aucune autorité étrangère n’à pouvoir sur la terre indienne, et qu’il ferait mieux de rentrer en Angleterre immédiatement...

Par cet acte fondateur ou un représentant de la couronne britannique est publiquement humilié, la République de Paradis était officiellement fondée. Christian Priber conçoit une série de rituels afin de constituer l’Etat cherokee sur le modèle « romain ». L’Empereur Montoy 1er avait ainsi été couronné, et les chefs tribaux avaient reçus une série de titre honorifiques à la manière de la noblesse européenne. Cet « Empire républicain », réalisait l’union de la forme monarchique avec le système parlementaire du grand conseil cherokee. Une des premières actions de l’Empire Rouge est de décréter le territoire cherokee « Terre d’asile » pour tous les hommes, Anglais, Français et Allemands ainsi que pour les esclaves fugitifs. Selon le témoignage du voyageur Antoine Bonnefoy en 1741-42, d’autres Européens ont rejoints la république de Paradis, il cite ainsi la présence d’un certain Pierre Albert qui leur propose de rejoindre cette « république française » en terre cherokee. Ce dernier affirme aussi qu’une centaine de trappeurs anglais ont rejoint l’Empire Rouge et qu’un nombre considérable de partisans sont attendus. Bonnefoy note la présence d’un noir, esclave fugitif, ainsi qu’une réserve de munition ou l’on distribue des armes à soixante dix nouvelles recrues. Dans le manuscrit découvert dans les bagages de Priber, le projet constitutionnel décrivait une société égalitaire qui assurait la subsistance de tous et qui supprimait les lois du mariage pour les remplacer par un système d’union libre dans lequel les enfants, à la manière de la ville de Sparte, étaient élevés en commun. James Adair, un de ces trappeurs vêtus de daims qui vivaient dans la République de Paradis raconte dans ses Mémoires comment Priber était devenu « indien » des pieds à la tête et avec quel entêtement il s’efforçait de convaincre ses concitoyens de l’importance de la nation Cherokee dans le jeu des puissances qui s’affrontaient en Amérique. Stratège et fin tacticien, Christian Priber réorganisa l’armée cherokee avec l’acquisition d’armes à feux et la constitution d’arsenaux ou les guerriers pouvaient se ravitailler. Lors de son incarcération à Frederica, les Anglais découvrirent que leur prisonnier avait été un militaire de haut rang dans une armée européenne (qu’ils ne désignent malheureusement pas...). Le Général Oglethorpe lui accorde donc des privilèges importants afin de rendre sa vie plus facile et sa cellule devient un véritable salon littéraire ou des personnalités viennent tour à tour pour s’entretenir avec le philosophe. Lors de l’explosion d’une réserve de poudre dans l’enceinte du fort, Priber se comporta d’une manière inattendue démontrant une connaissance parfaite de la science militaire. Alors que prisonniers et gardes fuyaient en désordre pour se mettre à l’abri, il fit montre d’un sang froid extraordinaire en se couchant sur le ventre lors de la déflagration. Interrogé plus tard, il expliqua stoïquement qu’il s’agissait de l’unique manière de survivre à une explosion.

On considère généralement que Christian Priber s’est éteint dans sa cellule le 21 avril 1743, mais le Professeur Dr. Karl-Heinz Kohl de l’institut Frobenius de l’Université de Frankfort indique la date de 1748 ... Mais Priber est-il réellement mort à Frederica ? Lorsque qu’en 1760, les guerriers cherokees infligent une sévère défaite aux Anglais à Fort Loudoun on met en cause « l’influence » de Priber ? Le sort des manuscrits de Priber est encore plus mystérieux, vraisemblablement envoyés à Londres au Georgia Trustee, leur disparition alimentera encore longtemps les espoirs des érudits et collectionneurs du monde entier. On indiquera cependant que Priber suggéra que son ouvrage « Paradis » était sous presse à Paris. Il parait peu probable qu’un exemplaire, s’il a réellement été imprimé, ai survécu jusqu’à nos jours, à moins de considérer que le « Paradis » puisse se cacher dans « l’Enfer » des archives... Mais l’Enfer est ailleurs et c’est en 1776 que le Général Griffith Rutherford et ses 2400 hommes s’engouffrent dans la trouée de Swannanoa et s’abattent sur les villes Cherokees de Stecoee, Oconaluftee, Tuckaseegee. Hommes et femmes de la république de Paradis se sacrifient tels les 300 spartiates des Thermopyles pour repousser l’envahisseur dans la passe de Wayah. Mais la fin est proche, et trente-six villes sont brûlées, le bétail est abattu, les champs dévastés. Il s’agit d’une guerre d’extermination ou hommes, femmes et enfants sont tués puis scalpés. La république de Paradis est détruite par le feu.

Malgré cet échec apparent, l’œuvre de Christian Priber à ouvert la voie à une nouvelle conception de l’utopie appelée « fraternité ». Ainsi, sur les cendres encore fumantes du Palatinat cherokee, des hommes et des femmes se sont relevés afin de rejoindre cette nouvelle fraternité telle que l’imaginait le comte palatin Michael Maier décrivant symboliquement cette terre des hommes « où fleurissent abondamment les lis et les roses, qui poussent dans le jardin des Philosophes et où aucune main indélicate ne peut les cueillir ou les abîmer. » On comprend dès lors le caractère anonyme et solitaire de la vie de Priber, puisqu’il avance dans un jardin symbolique ou les fleurs sont des postulats et des concepts qui seront plus tard attribués à la Révolution Française, mais aussi à Bakounine, Garibaldi ou Lénine. Dans ce nouveau monde inversé, les notions de succès et d’échec dans sa tentative de créer la République de Paradis, n’ont plus raison d’être, puisque Christian Priber s’estompe comme un fantôme pour laisser place à quelque chose de plus grand que son utopie fraternelle : l’impossible. Dansant sur une pavane aux mille regrets, tournant en rond dans le cercle mystérieux de l’histoire, Christian Priber est donc un homme du Pothos selon la définition d’Arrien, celui qui est capable de « faire quelque chose de toujours nouveau et d’impossible »: Cueillir une rose alchimique dans un jardin d’Heidelberg et la faire fleurir dans les montagnes brumeuses du Nouveau Monde.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Excellent, un texte que j’avais déjà eu l’occasion de lire, mais qui supporte facilement plusieurs lectures.

Outre l’érudition manifeste dont tu fais preuve, et le texte sur « L’Affaire Le Prince : Edison a t-il commandité l’assassinat de l’inventeur du cinéma » est un modèle du genre, je trouve qu’il y a une sorte de « musique » qui se dégage de tes écrits, on est comme hypnotisé par l’assemblage des mots, par le rythme c’est très fort…..



.....et un peu inquiétant :).

Anonyme a dit…

Excellent, un texte que j’avais déjà eu l’occasion de lire, mais qui supporte facilement plusieurs lectures.

Outre l’érudition manifeste dont tu fais preuve, et le texte sur « L’Affaire Le Prince : Edison a t-il commandité l’assassinat de l’inventeur du cinéma » est un modèle du genre, je trouve qu’il y a une sorte de « musique » qui se dégage de tes écrits, on est comme hypnotisé par l’assemblage des mots, par le rythme c’est très fort…..



.....et un peu inquiétant :).