04 décembre 2007
26 novembre 2007
L'adieu à Nabe.

Dazibao de Nabe rue Git-le-cœur, 75006
Marc Edouard Nabe est une toute petite nature. C’est une triste réalité. Là ou on s’attend à trouver un Conan le Barbare des lettres germanopratine, il n’y a qu’un petit homme fluet, habillé comme un notaire, et au charisme inexistant. Le choc est rude, et nous le prenons comme une provocation car ce petit être falot, cette demi-portion de récréation, est un provocateur suicidaire du plus bel acabit. Tout ce qu’il écrit se transforme en bâton merdeux, chaque adjectif le rend infréquentable. Je me souviens d’une émission de Ruquier transformée en tribunal de Nuremberg par un Gérard Miller, bourreau des bonnes œuvres de la psychanalyse marxiste, chargeant le petit Nabe de tous les affres du XXe siècle. Lynchage médiatique, avec preuves à l’appui, sous les faux applaudissements du public et les huées déclenchés par l’intermédiaire d’une pédale. Que se passa-t-il ? Rien... Le petit Nabe baissa la tête...et s’en fut sans demander son reste. Cette dignité était indigne, le fat Miller ricanait en feuilletant son manuel d’inquisiteur. Le tour était joué. Ah Nabe ! Quelle lâche réaction... Nous aurions voulu te voir sauter par dessus le table, bondir tel un zébulon vers la tête de baudruche, et pareil à un soldat grec des guerres balkaniques contre la Bulgarie des années 1910, lui sauter à la gueule et lui arracher le nez d’un coup de dents... Mais non, c’était un fantasme du grand méchant Nabe, le croupion réactionnaire à la dent longue... Nabe, de chute lasse, en est désormais réduit à coller des Dazibaos à Saint Michel. De gros pâtés illisibles et obsessionnels qui n’ont qu’une seule vocation, salir de colle les ongles de Miller. Risible. Adieu Nabe.
"Les cygnes sauvages à Coole" de W. B. Yeats (1917)
C’est la beauté d’automne des arbres
Les chemins forestiers sont desséchés
Et les eaux, sous le crépuscule d’Octobre
Sont comme le miroir d’un ciel silencieux
Et sur l’eau qui murmure entre les pierres
On peut voir cinquante neuf cygnes
Le dix-neuvième automne m’avait rejoint
Dès lors que j’en avais fait mon premier compte
Et j’ai vu, avant même d’avoir terminé
Tous les cygnes, en un instant, s’élever dans l’air
Tels de grands anneaux tournoyant et brisés
Frappant les cieux de leurs ailes bruyantes
J’ai trop regardé ces créatures étincelantes
Et la tristesse à envahie mon cœur
Car depuis mes premiers pas sur ce rivage
Quand au crépuscule, j’ai entendu leur vol
Alors, tout à changé pour moi. C’est le glas de leurs ailes
Qui m’éleva vers eux, et je marchais d’un pas souple et léger
Ils vont deux par deux à jamais
Pagayant de leurs grandes ailes
Les vents propices, ces froids compagnons
Ils escaladent ainsi les cieux d’un cœur toujours jeune
Ivres de l’horizon, errant à leur guise
Sur les cimes victorieuses de la passion
Maintenant, belles et mystérieuses créatures
Ils planent et glissent sur l’eau calme
Mais trouveront-ils quelques joncs protecteurs
Construiront-ils leurs nids aux marges d’un étang ou d’un lac
Lorsque des hommes émerveillés, comme moi, les verront
Pour réaliser, un jour, qu’ils sont partis au loin ?
21 novembre 2007
Monsieur Poussin, cette terre est la Chine
Le Monocle rit jaune, 1964, de Georges Lautner avec Paul Meurisse. C'est ma période chinoise profitons-en !
20 novembre 2007
Mao et Moa
On ne trouve que la version espagnole sur youtube, mais ça vaut le coup... Mao est certainement l'écrivain le plus misérable de la terre, son Petit Livre Rouge est un ramassis de conneries enveloppées dans un bon sens paysan qui pue du slip... En 1967, Ninno Ferrer se foutait bien de la gueule des pseudo-révolutionnaires à la Godart et consort.
Les paroles ne sont pas piquées des hannetons...
MAO ET MOA
Ninno Ferrer
Si je suis rapide et rusé
Quand je fais mes Mao croisés
Me disait un esquiMao
C'est grâce à la pensée de Mao
S'il est vrai que plaisir d'amour
Ne dure qu'un Maoment très court
Mao je dis qu'un bon Maoment
Vaut bien deux cornes d'éléphants
C'est Mao que j'suis pour Mao contre Liou Chao-Chi
J'ai mon bréviaire de Révolutionnaire
Dans tous les bouges Moa je bois des Quarts de rouge
Le quart de rouge c'est la boisson du garde rouge
Lorsque je dîne avec Thérèse
Je prends des œufs durs Maonaises
Thérèse prend un gelati Maotta
Le chat prend du Maou pour les chats
Le dimanche en Automaobile
On va visiter la Sicile
Ses plages et ses Maonuments
Quand on rentre on est bien content
C'est Mao que j'suis pour Mao contre Liou Chao-Chi
J'ai mon bréviaire de Révolutionnaire
Dans tous les bouges Moa je bois des Quarts de rouge
Le quart de rouge c'est la boisson du garde rouge
Si j'aime bien la marche à pied
C'est à cause de la société
Protectrice des Animao
Qui protège mon Chamao
Si la chromolithographie
Engendre la Maonotonie
La Maontagne ça a du bon
Et c'est normal car c'est Normaond
Monsieur Maorice a été maordu
Par un guitariste barbu
Monsieur Maorice est Maoribond
Gai gai dansons le rigodon
Si je suis rapide et rusé
Quand je fais mes Mao croisés
19 novembre 2007
La Belgique rattrapée par l'article 7...
Selon l'Article 7 : (La Belgique doit être évacuée et restaurée) des 14 points du président Wilson, ratifiés dans le Traité de Versailles, la Belgique ne peut pas se scinder en deux nations... Mince !
15 novembre 2007
Lécher des huitres au Wepler
Prix Wepler-La Poste comme si vous y étiez... Ah le charme désuet des prix littéraires...
10 novembre 2007
03 novembre 2007
31 octobre 2007
Killing Zoé au Tchad
L’histoire se passe au Tchad, c’est à dire nulle part. Le Tchad est une République, certainement une tache sur la toge de Marc Antoine. Le Tchad est une démocratie parlementaire... De quoi faire rire un canton suisse pendant un mois. Si encore ce pays était en 3 dimensions, mais il n’est qu’une mince ligne sur la carte... Une ligne ! Le Tchad est la fameuse bande d’Aouzou, rien d’autre... Il ne doit son existence qu’à un coup de crayon tracé à la règle sur la carte pour faire chier les Libyens. Le président du Tchad, c’est la Linea... avec l’humour en moins.
Maintenant imaginez une association humanitaire de la pire espèce. Vous êtes surement tombés un jour sur ces bateleurs en T-shirt, aux Halles ou à Saint Lazare, qui vous poursuivent pour sauver la planète et qui en veulent à votre extrait bancaire. Ce mélange de bons sentiment sirupeux et de cupidité humanitaire née dans les années 1980 et qui n’en finit pas de faire ses choux gras sur notre sentiment de culpabilité...
C’est facile, choisissez un nom bien fleur bleue à faire mouiller les ménagères et les bobos en mal de reconnaissance. « Arche de Zoé » par exemple. C’est pas « Killing Zoé » bien sûr, ce n’est pas le Roi des Aulnes, ce n’est pas Saint Christophe, c’est l’ONG des zozos de Zoé. Celle ci n’est pas pire que les autres, mais elle n’a pas d’attachés de presse et de comptes en banques pour camoufler ses tares... Nous avons donc affaire à des pieds niklés qui se sont donné la tâche de sauver les pauvres enfants du Darfour. Louable opération... Mais je persiste à croire qu’une bonne centaine de M16 pour éparpiller les miliciens janjawids dans la caillasse et des missiles sol air pour torcher les culs de Sukoï soudanais, sont beaucoup plus efficaces. Mais il ne s’agit que d’une opinion personnelle.
Les types se font choper à vouloir exporter des orphelins. De sauveur d’enfants, ils deviennent les horribles esclavagistes européens. Les suceurs du sang africain. Le peuple Tchadien ( ?) se masse devant les palais de justice pour demander justice. De l’essence et quelques pneus. La justice tchadienne ? Un sketch inédit de Raymond Devos ?
Revenons en France, c’est à dire partout. La France est une République, certainement le rêve de Marc Antoine. La France est une démocratie parlementaire... De quoi faire rire un canton suisse pendant un mois. Quand le président, qui vient de s’envoyer sa feuille de paie, et son collaborateur de premier ministre apprennent la nouvelle sur la turpitude de l’arche de Zoé, ils poussent de grand cris de poissonniers.
« Nous condamnons ! Nous condamnons ! »! C’est un plaisir de les voir sauter dans tous les sens pour tenter de lécher le cul d’Idriss qui l’a haut perché. Ces types sont des cadors en gymnastique à force de courir en T-shirt NYPD, mais niveau philosophie et culture française, c’est l’université de Ndjamena, au mieux !
Calmez vous les zozos ! En France, jusqu’à preuve du contraire, n’importe qui est innocent tant qu’il n’est pas déclaré coupable par la justice, même si ce sont des couillons et des pieds niklés... Nous avons ainsi le spectacle étonnant d’un gouvernement qui vient de condamner ses ressortissants à mort... Parce que 5 ans ou 20 ans de travaux forcés au Tchad, ce n’est même pas l’île du Diable, c'est pire... Même Chéri Bibi n’en reviendrait pas. En moins d’une semaine, ils seront mis à mort par leurs compagnons de droit commun tchadiens...
Napoléon III était capable de déclarer la guerre au Mexique pour sauver l’honneur d’un pâtissier français. Las, ce temps est révolu.
Quand l’odeur du supplice du collier atteindra les baraquements de l’armée française à Ndjamena, les caisses de désodorisants auront déjà été livrées.
28 octobre 2007
De la dernière palette au dernier palais
Une palette de livres trône au centre de la minuscule galerie Mycroft. C’est « la dernière palette » une performance d’art anti-pilon imaginée par l’artiste Thierry Théolier en collaboration avec son frère Jean-Pierre, auteur du roman Résidence. Sauvés in extremis de l'épouvantable machine à pilonner, ces livres sont les survivants d’un système organisé d’anéantissement. Ce que l’on nomme aujourd’hui « pilon » était jadis désigné sous le nom d’autodafé, forme spectaculaire de la « censure ». Au moyen âge on brûlait les livres de sorcellerie, et les ouvrages n’ayant pas reçu l’imprimatur du Vatican. Les premiers à pratiquer les autodafés à grande échelle furent cependant les Chinois. Les Nazis, précurseurs de la société du spectacle moderne firent de l’autodafé un acte de propagande. N’oublions pas non plus les autodafés de la révolution culturelle maoïste, et les bureaucratiques formes de censure de l’empire soviétique et son archipel du goulag réservé aux écrivains suspects. Bref, l’histoire du pilon aura survécu à tous les humanismes et à toutes les barbaries pour devenir la clé de voûte du système de l’édition... Sans entrer dans les détails, l’industrie du livre produit plus de cadavres que de livres... C’est super Phénix au pays de Jean de La fontaine, un monde de vaches folles et d’autodafés en fusion fonctionnant en mode pyramidal, et en offrandes votives dédiées à quelques demi-dieux ou surhommes des lettres. Sauver « résidence » c’était métaphoriquement libérer des condamnés à mort. Je veux citer cette phrase extraite du livre de David Rousset ancien déporté qui écrivait en 1945 dans « l’Univers concentrationnaire » (Editions du Pavois) « L’univers concentrationnaire se referme sur lui-même. Il continue maintenant à vivre dans le monde comme un astre mort chargé de cadavres. ». On ne peut que trembler devant l’acuité de cet auteur qui comprend dès août 1945 que la fin de la guerre n’est qu’un faux semblant « les galeries Lafayette d’une cour des miracles » et que les processus de l’univers concentrationnaires sont autour de nous dilués dans la bureaucratie kafkaïenne et l’ordre sécuritaire... Dernièrement, lors d’un vernissage au Pavillon de l’Arsenal sur l’aménagement de la gare d’Austerlitz, un faisceau de jeunes diplômés d’architecture me demande si je m’intéresse aux gares ? :
-Je n’aime pas les gares modernes dis-je
- Comment ça ?
-J’aime les endroits accueillants, et les gares sont désormais tout ce qu’on veut, sauf accueillantes...
- C’est pour des raisons de sécurité et de contrôle des flux, me dit sans broncher le jeune architecte fier de sa réponse, sans penser une seule seconde qu’Albert Speer, l’architecte d’Hitler, aurait répondu la même chose.
- Ce que je dis, c’est que personnellement je n’aime pas les endroits désagréables.
-Une gare ne doit pas être accueillante, affirme t-il sur un ton définitif.
- Ah oui, comme la gare d’Auschwitz...
Silence embarrassé. Je lui évite une réponse impossible en allant reprendre du champagne.
Nous vivons ainsi dans un monde de faux-semblants ou les livres rangés sur les rayons ne sont que l’ombre d’un vaste cimetière peuplé de nécrophages, un monde ou les gares sont les intestins d’une machine capable de broyer l’humain dans ses mâchoires éternelles. Et ces hommes de pouvoir qui veulent soudain « sauver la terre » alors qu’ils sont incapables de résoudre le problème du chômage et de la pauvreté. Poudre aux yeux ubuesque. En exergue de son livre, le déporté David Rousset soulignait l’absurdité du monde par un extrait d’Alfred Jarry , ainsi que cette phrase épouvantable :
« Il existe une ordonnance Goering qui protège les grenouilles »
Ubu-dieu existe, et il veut sauver les grenouilles ou la couche d’ozone, mais ce Moloch n’aura pas un regard pour vous :
« (...) La mode est verte. Un homme, les mains liées, agenouillés sur une barre de fer qui pénètre lentement, inexorablement, dans la peau, la face ruisselante de sueur, les yeux exorbités sur un phare implacable, immobile, qui le fixe des heures d’éternité, brûle les paupières, vide le cerveau et l’habite de peurs démentes et de désirs comme des soifs inétanchées : le sort du concentrationnaire. » ( David Rousset)
« La dernière palette » avec ses livres de couleur jaune apparait donc comme un baroud d’honneur au nom du dernier homme, de la dernière cigarette, du dernier verre, du dernier ami et du premier amour. Est-ce un Radeau de la Méduse sur lequel les cannibales de l’Apocalypse s’entre-dévoreront un jour ? Pour l’instant il reste encore des chips et du vin et chacun tourne autour de la dernière « résidence » comme autour d’un feu de Bengale.
Je reconnais quelques têtes d’autres me sont inconnues. Gamin Rary mange un Kebab en parlant de Romain Gary ; les bornes velib servent de tabourets pendant qu’Etienne de Mycroft, le dernier mécène, fait le tour de son domaine. Chic Type, l’homme qui à fait un film sur le clochard du bar le Baron, veut absolument faire une vidéo de moi avec son téléphone. Je lâche quelques drôleries sur notre projet Perspective In Flight. Faire voler l’art. Faire de l’éclat de rire. Inventer le « Ready-fly » après les « Ready Made » de Marcel Duchamp. Par delà les décombres du Guernica de Picasso, et contre lui et son génie castrateur, nous voulons retrouver l’art comme une libération. Un art du rire qui s’élève vers le ciel, afin de transformer chaque moment de l’existence en jouissance créatrice et libération d’énergie au cours de dérives verticales entre le jeu, la danse, la godaille, les rixes et la farce. Rien de plus simple, apparemment... Mais à l’heure des Désespérés et de l’Empire du spleen sans idéal, on court le risque de l’incompréhension : pourquoi rire quand nous allons mourir, pourquoi rire quand il n’y plus d’espoir ? Je pourrais citer et opposer à l'impuissance, le film « Runaway train » comme métaphysique de la liberté, l’Espoir de Malraux, mais aussi l’extraordinaire optimisme de David Rousset :
« prise de conscience dynamique de la puissance et de la beauté du fait de vivre, en soi, brutal, entièrement dépouillé de toutes les superstructures, de vivre même au travers des pires effondrements ou des plus graves reculs. »
Le baron Mycroft ferme la boutique et il est temps de se regrouper dans un troquet formica de la rue Oberkampf. J’aperçois Jean-Pierre Théolier l’auteur de Résidence et je lui fait remarquer qu’il est intéressant que son roman commence par une citation de Marcel Schwob sur « la croisade des enfants ». Il me recommande de lire Chesterton et son livre sur Saint François. Au moment où je vous parle... Je viens juste de retrouver une note sur Saint François dans un de mes petits cahiers « Pour Hermann Hess, Saint François est le patron des bruants et des lièvres fauves des champs. Saint François est aussi le Saint des Loups. »
Je demande à J-P Theolier s’il connait la croisade des enfants de Muck Lamberti, telle que je l’avais déjà abordée dans un post de nanochévik :
« Le roman de Hesse est inspiré par le voyage de la neue schar , un groupe de jeunes gens dirigé par Friederich Muck-Lamberty (le Messie de Thuringe), qui traversaient la Thuringe en 1920. Muck-Lamberty était un disciple de Gräser ( le prophète aux pieds nus). Les membres de la neue schar portaient des bannières avec des slogans de Gusto Gräser d'ou cette couverture originale du "Voyage en Orient" de 1932 avec un homme escaladant un escalier avec un drapeau... »
Escalader. Monter. S’envoler. Perspective in Flight.
Jean-Pierre Theolier, désireux de retrouver ses potes, me demande de continuer cette conversation par mail. Je passe illico à une conversation sur la beauté des prostituées oranaises avec un certain Larsen. Chic Type, réincarnation d’Alphonse Boudard ( L’âge d’or des maisons closes – Albin Michel), et lui aussi partisan de la réouverture des bordels, filme la scène.
- C’est pas cher ! dit Larsen.
19 octobre 2007
Lancement de ballon à la Fiac
"Oh ! Merde !" L'anartiste de "Perspective in flight" est horrifié par la montée fulgurante du ballon...
18 octobre 2007
28 septembre 2007
-Allo, la boucherie Sanso ?
Ambassade du Myanmar : 60, rue de Courcelles, 75008 Paris. Tel : 01-56-88-15-90. Fax : 01-45-62-13-30.
Pendant qu'ils tirent sur tout ce qui bouge en Birmanie. Les petits coups de fils qui énervent...
-Allo, la boucherie Sanso ? ( X 1000)
24 septembre 2007
FêtaBizot au musée d’art moderne et réflexion sur le Bizotisme
C’était la FêtaBizot au musée d’art moderne. Funérailles et godaille en musique avec buffet campagnard. En maîtres de cérémonie Bintou et RKK, garde rapprochée de feu Bizot, s’activent à présenter une compilation live de radio Nova aux accents africains avec en guest star Rachid Taha. Les compagnons de route de Bizot depuis l’aventure d’Actuel sont venus. Je remarque le fringuant Fredéric Taddéi, Moustic avec des chaussures zèbres, le mince Léon Mercadet et son T-shirt psychédélique, Castelbajac et sa carrure de lutteur, Wizman papillonnant et Edouard Baer avec qui je tape la discute sur les marches du palais. Il y a un absent de marque... Djamel n’est pas venu...
Dans les années 1990, on pouvait assister aux blagues facétieuses de Djamel Debbouze dans les bars du XIe arrondissement « Bonjour monsieur, vous n’auriez pas trouvé un bras ? » Et le trublion de repartir un grand sourire aux lèvres refaire le coup deux mètres plus loin. Ce soir, le petit Djamel ne viendra pas à la teuf à papa Bizot. L’oisillon est devenu Phaeton volant vers le soleil.
Le vieux mécène, lui, est définitivement parti vers ses « voyages improbables ». « Sur la route » comme il disait, lui qui rêvait de la » Beat Generation », et qui s’en réclamait parfois plus que du 68-tardisme.
Bizot hippie, mécène, mais aussi grande gueule autocrate, qui épuisait ses troupes dans les bouclages apocalyptiques de Nova Mag, lorsqu’il s’installa aux commandes après le départ de Patrick Zerbib. Les journalistes se souviendront certainement de ces nuits sans fond sous les hurlements du grand fauve. On pouvait les voir, ces journalistes, le soir du bouclage, blancs, hagards, épuisés, qui fonçaient comme un seul homme se saouler la gueule dans les troquets de la Bastille. Nova Mag c’était la journée de travail de 35 heures... Pourtant le résultat n’était pas à la hauteur de la tâche, et Nova Mag restera bien inférieur à Actuel... A tel point que le concept lui même était en totale opposition avec l’idée d’un temps long, presque Braudelien d’Actuel. Nova Mag était un journal de la mémoire flash, incapable dans sa forme zap, de défricher les racines de l’underground...
C’est peut être pour cette raison que Bizot se lança à corps perdu dans la radio, surfant sur la vague rose de Mitterrand, et cette libéralisation des ondes, mirage aux Alouettes. Jusqu’à la fin de sa vie, Bizot s’accrochait au mythe de la radio à la Papa... bataillant ferme pour avoir ses antennes de Lille à Marseille.
Quid d’internet ? Pourtant Bizot fut certainement le premier informé dès la fin des années 1980, avec les articles cyberpunks d’Ariel Wizman, remarquable défricheur de la modernité. Mais Bizot ne croyait pas à Internet. Ce n’était pas sa tasse de thé. Ce WWW conçu par des universitaires et des hackers issus des classes moyennes, était loin de l’idée qu’il se faisait du monde. Ce bidule de petits Blancs lui répugnait dans la forme et le fond.
Pour JFB, le monde passait par Tombouctou, Dakar, poussant parfois vers l’Est, la route de la soie. JFB avait cette double casquette des explorateurs du XIXe siècle, et du décolonisateur. Ambigüité profonde d’un homme qui se prenait à la fois pour Guillaume de Rubroek sur les terres du grand Khan, mais aussi le fils maudit de la colonisation. JFB incarnait le sanglot long de l’homme blanc, cette tache originelle qu’il fallait noircir et effacer en inversant le mythe de la colonisation. Pour JFB la catharsis et le salut de l’Occident passait par l’Afrique et toutes ces interzones ou naissent les cultures urbaines, villes perdues et ghettos.
C’est dans cette vision colonisatrice « à rebours » que se trouvaient la force et les limitations de l’homme. Pour le toucher, il fallait mieux venir des faubourgs de Soweto que de Nevers... Sa tolérance était en outre immense pour tout ce qui venait de loin... Son intolérance était totale pour le blanc-bec « On a déjà fait ça » . Combien se sont fait humilier et rejeter dans les cordes dès le premier round, par ce porte-parole d’une génération qui avait « tout fait ».
Il n’y avait pas de remise en cause possible, même si nous savons que cette génération 68, n’avait pas « tout fait », sauf prendre le pouvoir. Le mot est lâché, JFB était un homme de pouvoir dans tous les sens du terme, le pouvoir de l’argent, le pouvoir du baby boom, le pouvoir moral de la contre-culture, le pouvoir médiatique, et un pouvoir plus rare, le pouvoir prophétique.
Car JFB était un défricheur à l’affût d’un futur proche, d’ou son attirance pour le rap, le graffiti, les mouvements urbains. Mais cet amour du nouveau avait quelques inconvénients comme ces rappeurs invités à Radio Nova et qui faisaient les poches et les sacs des journalistes... Tolérance...Tolérance. Nova, c’était Candide au pays des home boys. Pendant des années NovaMagRad nous a ainsi vendu du bonheur à prix coûtant. Grande braderie sur les « je suis heureux et jeune et je m’éclate...».
Le personnage de Bizot à cependant une importance capitale dans le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui et l’espace médiatique de la hype, depuis la pub jusqu'à la télévision, est une émanation direct du Bizotisme. Nous comprenons bien cependant que ce « monde de Bizot » est bien loin de l’idée qu’il se faisait d’un état de grâce de l’underground, et finalement l’échec de 1968 rattrape JFB au crépuscule de sa vie. Sa dernière interview dans Chronicart montre d’ailleurs qu’il en en avait conscience, une conscience à en pleurer, tel ce vieux maître de Kung Fu, qui au moment de mourir, éclate en sanglot comprenant qu’il n’a plus de disciples pour maintenir son art... Les rappeurs et les zoukeurs sont repartis à Tombouctou ou à Détroit, quand aux « blancs-bec » ils se sont depuis longtemps évaporés, suicidés, ou révoltés contre le Bizotisme.
1972-2007
Voici la véritable date de naissance et la fin du bizotisme, épigone tenace d’un 68-tardisme de combat. 1972 fut l’année du choix, année décisive qui porte le germe de la défaite. Ainsi, en 1972 JFBizoT avait le choix entre Orange Mécanique de Kubrick et L’Herbe du Diable et la petite fumée de Castaneda. Il a choisit le second, le faux prophète de la Sainte Sandale. Erreur ? Peut être pas, il a fait une belle carrière sur les idées d’un couillon assez génial. Il nous laisse Kubrick. On prend.
2007. Notre année du choix ? Mais quel est le deuxième choix : Marie Darrieusecq ? Il s'agit de ne pas se tromper...
19 septembre 2007
Collateral - et vous n'irez plus en boite...
Collateral : Un film de chevalerie ?
Collateral, considéré à tort comme un thriller nocturne, est en réalité un film initiatique. Le sens caché du film doit se chercher dans une forme d’adoubement entre un maître secret et un disciple. Collateral est d’abord un film sur la chevalerie dans son sens initiatique. Le tueur joué par Tom Cruise est un passeur, et même s’il joue le rôle du « chevalier noir », il incarne les valeurs nouvelles qui manquent au disciple, mais libre à ce dernier d’assimiler cet enseignement, et de devenir un autre homme. Michael Mann est un cinéaste qui semble appliquer la philosophie de Raymond Lulle (Ramon Llull), un philosophe médiéval, apôtre de la chevalerie mystique et initiatique. Il suffit d’ailleurs de revenir aux sources de l’œuvre de Mann, dans son adaptation de la forteresse noire, ou une entité monstrueuse se retourne contre les occupants SS de son château. Mais, de la même manière que dans Collateral, la « force sombre » devra être éliminée à la fin (catharsis). Ainsi, lorsque le chauffeur de taxi tue Tom Cruise, il s’agit moins d’un meurtre que d’un passage de flambeau. Cette philosophie du « passage » se retrouve d’ailleurs dans la plupart des films de Michael Mann. (Le dernier des Mohicans- le sixième sens-révélation, Heat, Ali)
C’est ce que Raymond Lulle appelait le Grand Art (Ars Magna) et Michael Mann est un Grand Maître.
14 septembre 2007
Man Ray : histoire d'une photo 1924


in Zumbazone.com
En 1924, Marcel Duchamp met à l'épreuve ses connaissances en mathématiques et son goût pour le jeu en passant plusieurs semaines au casino de Monte Carlo pour mettre au point un système de probabilités, une martingale, permettant de gagner lentement mais sûrement :
« Avec un tout petit capital, j'expérimente ma combinaison depuis 5 jours. J'ai gagné régulièrement tous les jours -de petites sommes- en 1 heure ou 2. Je perfectionne encore et j'espère rentrer à Paris avec le système tout à fait au point. C'est d'une monotonie délicieuse. Pas la moindre émotion. Le problème consiste d'ailleurs à trouver la figure rouge et noire à opposer à la roulette. La martingale n'a pas d'importance. Elles sont toutes bonnes et toutes mauvaises. Mais avec la bonne figure, même une mauvaise martingale pourra tenir. Et je crois avoir trouvé une bonne figure. Vous voyez que je n'ai pas cessé d'être peintre, je dessine maintenant sur le hasard. »
Marcel Duchamp, lettre à Picabia DDS p.269
10 septembre 2007
dragueur-menteur-escroc grande-gueule et-fou-du-volant
Vittorio Gassman ( 1922-2000). Voici la belle description de cet acteur extraordinaire dans Wikipedia :
"Âmes perdues" de Dino Risi est une plongée au coeur de la folie. Incontournable...
08 septembre 2007
Death Guild's Thunderdome.
Jouez à Mad Max au Burning man Festival... Le Death Guild Thunderdome est le seul endroit ou la violence est encouragée...Les participants son accrochés à des élastiques par des harnais et armés des gros bâtons en mousse. Ici pas de techno et de musiques psychédéliques, mais du bon vieux hard métal.
02 septembre 2007
Rendez vous au Saloon !

Mais le réveil est toujours très difficile...
01 septembre 2007
30 août 2007
Ardeur-Oser, le mystérieux manuscrit

24 août 2007
Bleu par Madrugada
22 août 2007
La tombe de "Personne" ( Nobody) retrouvée...
XII Léon, dit le comte de PINDRAY D'AMBELLE, (1808-1898)
Il s'agit d'une des plus ancienne famille de la noblesse française. On ne trouve cependant pas de Charles de Pindray d'Ambelle dans les documents disponibles sur internet.
Certains éléments laissent penser que Sergio Leone s'est inspiré de ce personnage pour pour ses westerns. A suivre...
10 août 2007
L'oeuf du serpent - Ingmar Bergman (1977)

08 août 2007
Gonzo Philosophie
"T'as raison ! Te laisse pas emmerder par ces pourritures ! "-Hunter S Thompson-
06 août 2007
Maintenant on l'appelle Plata (Più forte, ragazzi !) 1972
04 août 2007
Sorcerer (1977) William Friedkin
Sorcerer, un film pour notre époque, le remake du "salaire de la peur" de Clouzot par le grand William Friedkin. Quatre hommes sur le fil du rasoir, dépossédés de leur passé et de leur futur. Une quête et une fuite sur quatre continent qui les conduira à mettre en jeu les dernières choses qui leur reste : la vie et la mort.
Musique par Tangerine Dream
03 août 2007
La Fura Dels Baus "Imperium"
L'année de l'Espagne en Chine

Pendant que la France initie la ridicule «Année de la Lybie », renouant « commercialement » avec ce royaume de pirates barbaresques, l’Espagne, elle, qui nous débarrassa jadis du danger turc à la Bataille de Lépante, est partie en Chine pour l’année de l’Espagne en Chine- je ne crois pas que les journaux français s’attardent sur ces informations ...- Mais voilà, à la différence des Beni oui oui de la politique française en Chine, les Espagnols mettent facilement les pieds dans le plat sans peur et sans reproche. Voici donc ce magnifique programme culturel
1 - 3 mayo 2007 | Meet in | Sociedad Estatal para la Acción Cultural Exterior (SEACEX) / Ministerio de Cultura, Instituto Nacional de las Artes Escénicas y la Música / Festival Grec (Barcelona) / Ruhr Trienale (Bochum – Alemania) / La Fura dels Baus |
1-3 Febrero | Hong Kong Cultural Centre Concert Hall ( | Iniciativa privada | |
Meet in Beijing - Espectáculo de teatro / La Belle Cuisine del Teatro del Velador | 24-25 Mayo | (Pekín ) | I. |
Meet in Beijing - Espectáculo “EGO-tik” del Grupo Ertza Asier Zabaleta | 16-17 Mayo | (Pekín ) | I. |
Meet in Beijing - LA FURA DELS BAUS: Estreno mundial de su nuevo espectáculo: “Imperium” | 1-3 Mayo | | INAEM ( |
Meet in Beijing-Ballet Nacional de España: “Sevilla, Madrid, Sevilla” | 24, 25 y 26 Mayo | Tianqiao Theater (Pekín) | INAEM ( |
29 y 30 Mayo | ( | INAEM ( |
Septiembre | (Pekín) | I. Cervantes | |
15-17 Noviembre | Opera hall Oriental Art Centre ( | INAEM ( |
1-7 Noviembre | Dramatic | INAEM ( | |
Noviembre | ( | INAEM ( |
Hong Kong Arts Festival - Gala de danza flamenca “Ayer, hoy y siempre” | 16-18 noviembre | | INAEM ( |
15-16 diciembre | Grand Theater ( | INAEM ( |
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Vous remarquerez au passage la représentation d’Imperium de la compagnie Fura del Baus. Uniquement joué par des femmes à moitié nues... ce spectacle met en scène les rapports entre pouvoir et violence à la manière d’Euripide. La censure chinoise s’en mêla affirmant quelle refusait la nudité et la violence gratuite... « il est impossible de censurer le message", affirma le chorégraphe » quand au reste...