18 septembre 2006

ManifesTH de THTH : Portrait synthétique et biomécanique











Sans avoir besoin d’une autre arène qu’une petite salle, sans le rituel verre d’eau des conférenciers, mais arborant un nounours et une bouteille de vodka. A moitié debout, les bras écartés étreignant une table à la manière d’un lutteur de Sumo, au milieu d’une foule agglutinée dans la sueur et les angles, THTH haranguait. L’espace de sa chaire semblait vide, mais pourtant rempli des hétéronymes Balasky & Co, et d’autres sombres héros nyctalopes. Les mouches volaient, elles avaient pour nom Platon, ou Nietzsche. THTH les écrasera sur la table d’un revers de main sans lever les yeux. Un feu couve sous le sombre crâne qui ressemble à cet instant aux cagoules de la loge Hermès des fables de Venise. C’est un feu au delà de la métaphore, le visage n’est plus que la bouche fumante d’un Volcan. Là bas, dans la joyeuse Pompéi nous entendons les flonflons de la Hype. Anus Mundi. Le sang est trop rouge, trop abondant comme une lave voulant toucher le Soleil pour le faire choir, telle une ridicule lampe verte. Les mots volent en liberté comme une nuée d’engoulevents, croassent et sifflent leurs imprécations. La parole jaillit, fuse comme une explosion de mitraille, lançant mille défis à la face du monde. Les mains de THTH étreignent la table comme s’il voulait la briser, son dos se cambre sous le triple effet des endorphines, de l’adrénaline, et de l’absinthe métaphysique. Les roches ardentes retombent sur la foule apeurée. Un oiseau noir s’envole. La terre se fend. C’est la fin. Le visage crispé d’un chaman épuisé, il cherche un coin pour échapper à l’exultation. Il n’y a pas d’échappatoire, les barreaux de la réalité se referment mais l’espace d’un instant, les portes du devenir se sont entrouvertes, laissant échapper dans l’univers une nuée ardente roulant vers Pompéi. Tel l’Etudiant de Salamanca, THTH disparaît alors dans l’ombre d’une ruelle.

Era más de media noche,
antiguas historias cuentan,
Cuando en sueño y en silencio
lóbrego envuelta la tierra,
los vivos muertos parecen,
los muertos la tumba dejan.

L’impasse des pavanes aux mille soupirs ou tout se fini pour que tout recommence sur la cendre des villes.

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