05 mai 2006

Galerie Agnès B. Exposition Art Posthume

Agnès B. passe et repasse, à l’aise comme un poisson dans l’eau-B. Marjolaine, muse de Klimt, arbore une robe samouraï et biberonne un élixir. TH en flibustier du tropique de Paname sort le rhum caraïbe avant de s’élancer dans le pogo post final de barbe noire. J’en profite pour lire son prosopoème affiché. Emma semble sortir de chez Castel ou de la Roquette, brouillant les pistes avec son tatouage « Stop Talking » tcherno-billé à l’encre et à l’Armagnac par Milan. Ma fiask of Finland verse ses lichées tout azimut. Des Finlandaises aux lunettes de mouches seventies bourdonnent alentours en chaloupant des hanches. Je vois passer Karina, papillon de nuit saphique à la recherche d’une fée verte qui lui susurrera quelques langoureux poèmes sur les lèvres. Totof le snipper, objectif au poing, s’apprête à verrouiller sa cible. Là bas, c’est la Louve qui passe et s’espace, près, très près. Jeerom, hiératique, environné de mots clés, triture la clé de sa bécane comme une patte de lapin. Speed racer des boulevards, il attend le coup de sifflet du départ comme un Fangio kamikaze de la nuit. Franck Chevalier, opine du chef, coiffé à la Gabrielle D’annunzio. Vodkacoca est une brigade du Tigre à lui tout seul. Vladmir Tybyn et Jean-Luc Bitton déambulent, suivis du fantôme de Rigaut, fugace comme un feu follet. Puis voici Sabrina, l’artiste finlandaise au T-shirt de petits bretteurs, accompagnée de Fabrice C. video artiste et du compositeur vénézuélien Gabriel P. Du côté de l’installation vidéo, Hassen le magnifique erre dans l’air du temps poussé par les ailes du désir. Emma m’explique la vacuité des balles de ping pong et la subjectivité elliptique de ses textes. Je finis mon verre cul sec avec une petite prière à Saint Heidegger. « Ma rue est longue... » est ma réponse ésoterico-littéraire extraite d’un roman de Benacquista ( la comedia des ratés). On peut se perdre dans sa rue... Les yeux d’Emma se voilent. Un brouillard des confins. Une rue sans fin. Silent Hill. Stop Talking. Emma ressemble alors à une petite fée scarifiée aux accroches coeurs.
Direction l’hôtel du nord. L’ombre de Bertrand Delcour se détache sur le canal. Mezcal Terminal, Pourquoi nous sommes morts ? On pense aux hyènes de Debord et à leurs fatwas de gérontes décatis. Dans la nuit printanière des corps boostés aux phéromones, hormones et senteurs de musc. Des corps qui s’accrochent aux berges comme un remix parisien de l’accouplement des crabes à marée basse. Derrière les rideaux feutrés des hauts châteaux, la république s’alite et se délite. Sur le bitume sale, on fait passer les Heineken, un comité secret s’improvise. Une soirée qui se termine dans le caniveau est une soirée réussie.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

rigaut avec un T

Tristan Ranx a dit…

Merci pour le T.