13 juin 2006

20 ans de Etnies : De la fête comme expérience intérieure

Garden party on the rocks pour les 20 ans de la marque Etnies. Il est 20H30, Les colonnes mussoliniennes du palais de Tokyo, s’ouvrent comme une corolle de pierre. Temple de l’artifice et du peplum. On nous conduit, jeroom et moi même, sous escorte vestale au carré VIP. On prend des postures de cube en entrant dans le carré. Ça nous donne une prestance 3D au milieu des trapézoïdes, hexagones et autres triangles équilatéraux de sexe féminin. Nous évoluons comme des personnages de Chirico dans un palais cyclopéen. On musarde, on flâne, on bourlingue d’une colonne à l’autre, on s’arrête sur les hautes falaises du monde. Au loin, la Seine, ridicule ruisseaux avec des bateaux mouches qui ressemblent à des jouets. On hausse les épaules en voyant courir des lutins sur le pont. On est tranquille, enfin presque, lorsqu’un fâcheux dont le caleçon blanc sale remonte jusqu’au nombril, vient perturber notre quiétude nietzschéenne. Appelons le Trickster. L’énergumène la cinquantaine rapée, clope au bec, se présente comme un ancien de la mode devenu minable, un cinéphile citant Eisenstein et un raciste à la Arthur de Gobineau. C’est une personnalité qu’on apprécie 15 seconde pour son hors propos et son excentricité revendiquée. Nous détournons notre regard de la splendeur misérable de l’Homme. Ce soir, l’ancienne alliance est dissoute et le règne de l’homme naturel n’aura jamais lieu. Ici, au coeur du vortex dans le palais de Tok, nous pouvons ressentir une immense et totale solitude. Il est temps de remplacer la nature par l’artifice de nos imaginations. Il est temps de repousser la réalité au delà des barrières convenues. Edouard Bosc de Vez, dans son » Traité théorique et pratique du haschich »(1904), parlait de ces « (...)états de nervosisme jusque-là inconnus, tout à fait surnaturels, hyperphysiques ». C’est de cela qu’il s’agit : Antinomie et complémentarité... Etre moderne et Ancien à la fois. Etre et ne pas être.. « Etre moderne c’est avoir tout le passé présent à l’esprit » affirmait le Sâr Joséphin Peladan (R+C). Puis soudain, l’écume des choses reprend le dessus, après la vague héroïque. Ce soir, c’est de chaussures qu’il s’agit. Ethnies... Pourquoi pas ? Il suffit d’imaginer la mono sandale de Jason... c’est elle qui nous conduit à Epaminondas et au Polemos. Le mot fût prononcé par Vladimir. Polemos. Nous sommes en guerre. Orages d’aciers. Antagôn. L’attente au coeur de la fête. « Oui, il arrive qu’on ne puisse résister à ce qui est dans l’air. On le sent bien quand on n’est qu’une cellule dans le corps d’une armée. Enthousiasme, épouvante et folie sanguinaire vous tombent dessus sans qu’on puisse s’en défendre. » ( De la guerre comme expérience intérieure, Ernst Jünger, 1922). Hassen, entre Taxi Driver et Ninjisky, exécute une danse chamanique en sautant au dessus d’un amoncellement de sacs Christian Dior. Milan habillé en golfeur anarchiste réalise un 18 trous sans fautes de stop talking. Jerome avec son costume soviétique du GTO (préparation pour le Travail et la Défense) à encore un post it collé à chaque doigts. Des palmes d’or ? Karina, the crimson girl, évoque « Orange Mécanique » et Isadora Duncan ainsi que le plaisir de la douleur. Le corps...La fête comme expérience intérieure. Tout a commencé avant la première guerre mondiale dans la communauté libre de « Monte Verita ». Et tout continue malgré tout, ce soir, au milieu des chaussures de skateurs...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Monsieur,

Vous devriez arreter d'absorber autant d'alcool, la lymphe des eaux de vie. Mettez vous dont à l'eau minérale autrement votre fluide et votre vigueur en souffriront.

Anonyme a dit…

alcool fermenté ou alcool métaphysique ?